• "Les rêves d’Élisa" - Chapitre 23

    L’escalade de la « collinette » s’est avérée aussi rude que ce qu’elle avait pressenti en la découvrant de loin ! Et le mutisme forcené de Jonathan s’est prolongé. C’est Jacob qu’il a choisi d’aider chaque fois qu’il trébuchait, affaibli par le manque de nourriture. Fort heureusement, elle a pu compter sur la sollicitude de Martha jamais démentie depuis que Jonathan lui bat froid. Elle était tellement fourbue, qu’elle ne voyait même plus la beauté du paysage. Et son malcommode sauveur qui houspillait tout le monde chaque fois que l’allure ralentissait, n’était pas là pour remonter le moral des troupes épuisées. La montée au sommet de la colline a été pour elle un véritable calvaire ! Un enfer  même !

    Pas étonnant donc, qu’au terme de leur longue grimpée, leur modeste havre nocturne lui soit apparu comme un paradis !

    - Il était temps ! La nuit tombe !

    Sont les seuls mots qu’a consenti à prononcer leur guide avant de pénétrer dans le refuge.

    Harassés, ils ont mangé en silence. L’anti vomitif de Martha de nouveau dûment ingurgité, Jacob a enfin pu garder son deuxième « vrai repas ». Après quoi, à bout de forces il est allé se coucher sur sa paillasse sans plus attendre et s’est aussitôt endormi du sommeil du juste.

    Toujours sans mot dire à quiconque, Jonathan a fait de même.

    Elles se retrouvent donc toutes les deux sous le ciel étoilé. Martha lui ayant assuré que c’était possible même de nuit, Élisa voulait voir la Sphère. Une dernière fois, parce qu’après être redescendus de la colline, elle ne sera plus visible, lui a assuré la vieille femme. Elle brille dans le lointain, massive silhouette opalescente, menaçante en dépit de la distance. Elle le regarde, ce monde inhumain qui l’a vue naître et grandir. Elle le regarde avec un pincement au cœur parce qu’il a été toute sa vie durant tant d’années ! Trop ! Des monstres froids comme la glace, froids comme la Machine sans âme qu’ils ont créée, dorment là-bas, forçant ceux de leurs esclaves qui possèdent ce don pourtant interdit, à rêver pour eux !

    « Plus jamais se dit-elle, plus jamais ! »

    - Mais si ma belle, tu rêveras encore ! Seulement, désormais, ce seront tes propres rêves !

    - Non ! Je n’ai plus envie de rêver Martha ! Le réveil fait trop mal !

    - Souffrir mon enfant, ça fait partie de la vraie vie, celle qui t’attend demain et tous le reste de tes jours. Les rêves reviendront ! Il te faudra les accepter comme faisant partie intégrante de ton humanité retrouvée.

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  • Commentaires

    1
    Lundi 30 Janvier 2023 à 18:29

    Eh oui, chez l'humain il y a de la réalité et du rêve mélangés... amitiés, JB

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