• "Les rêves d’Élisa" -Liberté - Chapitre 16

    - Élisa ma chérie, réveille-toi !

    - Humm ! Je ne me sens pas encore très bien !

    - Comment ça, pas encore très bien ? Tu étais en pleine forme hier !

    - Non…Je…

    Elle s’interrompt soudain. La voix qui l’interpelle n’est pas celle de… qui déjà ? Bob croit-elle se rappeler. Mais Il ne l’aurait pas appelée ma chérie. C’est un…

    - Allez ma puce, debout, tu as de la visite !

    Cette voix…

    Elle ouvre péniblement les yeux. Ses tempes sont enserrées dans un étau de migraine atroce.

    Ma puce…Une seule personne au monde l’affuble...l’affublait …de ce petit nom affectueux.

    -Je t’en prie Élisa, secoue-toi un peu ! Tu te lèves, tu prends une bonne douche et tu descends ! Ce n’est pas poli de faire attendre un visiteur !

    Une… douche ?

    Et cette voix… La tête enfouie dans la tiédeur moelleuse de son oreiller… Un oreiller ? Elle se demande si elle n’est pas en train de rêver. D’ailleurs, elle s’entend encore dire à…Bob : « Là, maintenant, est-ce que je rêve ? » . C’était…hier et… et… elle était malade à mourir.

    - Bon ! Tu te bouges ou il faut que je te sorte moi-même de ton lit ! Mais qu’est ce qui t’arrive ce matin ?

    - Mal au ventre… et à la tête…

    - Si tu n’avais pas mangé autant de mûres aussi !

    Cette voix…

    Elle soulève la tête de son nid de plumes… Se retourne et regarde…

    - Maman ! Hurle-t-elle, faisant sursauter la femme penchée vers elle !

    - Tu es folle de brailler comme ça ! Tu m’as fait une de ces peurs ! Ma parole, on croirait que tu viens de voir un fantôme !

    Un fantôme…Oui…Satanés cauchemars ! Ils lui tourneboulent vraiment le cerveau ! Elle se met à pleurer sans crier gare, incapable de contrôler les sanglots qui la secouent.

    Elle sent le poids de sa mère qui vient de s’asseoir près d’elle au bord du lit. Une main douce, se pose sur sa joue, caresse son front douloureux.

    - Là…là… C’est quoi ce gros chagrin ?

    - Tu…Tu n’étais plus là… Il n’y avait plus…personne… Parvient-elle à bredouiller.

    - Encore un de tes fichus rêves mon trésor !

    - Oui…

    - Heureusement que tu ne reprends pas les cours ! Tu as travaillé tellement dur pour ton Master ! Il était temps que ça se termine et que tu te reposes !

    Tout lui revient petit à petit. Ses études…Son diplôme…L’université…Bordeaux… Chloé…

    - Ça va aller ma puce ? Tu as vraiment l’air dans le coltard !

    - Ça…ça va aller…ma…man…

    - Tu es sûre ?

    - Oui…je …je crois…

    - Bon, je redescends alors ! Il doit se demander ce qui se passe !

    - Il ? Qui… Quoi…

    - Ton visiteur ! Je ne sais ni qui il est, ni ce qu’il te veut mais tu vas certainement pouvoir éclairer ma lanterne hein !

    Pas sûr se dit-elle ! Pour ça il faudrait que ses circuits se remettent à fonctionner normalement. Circuit…Bob… Les bribes confuses d’un songe plus qu’étrange.

    - C’est peut-être pour un travail ! Un peu rapide si tôt après ton diplôme mais ce serait bien tout de même !

    -J’a…J’arrive…

    Tandis que la porte de sa chambre se referme, elle se décide enfin à se redresser puis à poser les pieds sur l’épais tapis de laine qui lui sert de descente de lit. Vacillante, elle se lève pour se rasseoir aussitôt. La tête lui tourne. Elle se sent mal, nauséeuse… Trop de mûres… Trop de mûres… Elle se lève à nouveau, inspire longuement, relâche son souffle lentement…

    « Ça va aller, ça va aller… » Se répète-t-elle, luttant contre l’envie de vomir qui lui soulève l’estomac. D’un pas mal assuré, mais aussi vite que ses jambes flageolantes le lui permettent, elle se dirige vers la petite salle de bain attenante à sa chambre.

    Elle n’a que le temps de se pencher au-dessus du lavabo.

    Vidée, une sueur aigre et froide mouillant son front, elle se glisse enfin sous la douche, encore tremblante et désorientée.

    Pas de Bob sous la main avec ses remèdes miracles ! Il lui faudra se contenter d’un comprimé de paracétamol doublé d’une tisane dont sa mère a le secret pour éviter que ne reviennent les nausées ! Ça lui apprendra à être aussi gourmande !

    C’est rafraîchie, un peu plus en forme qu’au réveil et vêtue d’un jean et d’un tee-shirt propres qui lui paraissent étonnamment confortables, qu’elle s’apprête à descendre enfin à la rencontre de son visiteur impromptu.

    Du haut de l’escalier qui fleure bon la cire d’abeille, elle entend sa mère papoter avec l’inconnu. Elle s’adresse à lui en faisant chanter les mots. Elle a toujours adoré cet accent méridional si joli qui est propre à Sarah. Contrairement à son défunt mari, elle n’est pas native des Eyzies mais de Forcalquier où vivent encore ses parents, papé et mamé Triboulet. Ah ses grands-parents, comme ils lui manquent ! Elle ne les a pas revus depuis leur dernier Noël à Forcalquier. Le souvenir de ces retrouvailles est étrangement flou dans sa mémoire.

    C’est en retenant un ultime haut-le -cœur qu’elle arrive dans le petit salon.

    Assise dans l’un des deux fauteuils cosy qui le meublent en partie, sa mère fait courtoisement la conversation à l’inconnu de haute stature qui lui fait face dans l’autre. Posé entre eux sur la table basse en chêne brut, un plateau en bois d’olivier, bien garni. Café noir et petit pot de crème pour l’homme. Thé au jasmin pour Sarah. Le tout accompagné des délicieux sablés aux noisettes dont elle a le secret.

    -Ah ! Ma chérie, te voilà enfin ! Viens donc que je te présente…

    Elle n’a pu terminer sa phrase. L’homme est déjà debout. Elle se perd dans les prunelles mordorées qui la détaillent sans vergogne…

    -Bonjour mademoiselle Barjac.

    Il lui tend une grande main soignée qu’elle serre distraitement, impressionnée par l’homme qui la domine d’au moins deux têtes. Elle se sent ridiculement petite à côté de lui.

    - Bonjour ! .Á qui ai-je l’honneur ? Prononce-t-elle machinalement, incapable de détacher son regard de ce mâle…fascinant, elle doit bien se l’avouer.

    Il mesure au moins un mètre quatre -vingt -cinq. Des épaules larges. Un torse musclé sous la chemise bleu-lavande très chic dont les manches sont négligemment retroussées sur des avant-bras hâlés à souhait. De longues jambes d’athlète moulées dans un jean de prix. Une crinière entre le blond et le fauve, sagement nouée en catogan, pour faire plus sérieux, probablement.

    Et ces yeux, mazette, à faire tomber en pamoison toutes les midinettes à cent lieues à la ronde ! Sont-ils jaunes, sont- ils verts ? Elle ne saurait exactement définir leur couleur mais, posés comme ils le sont sur elle en cet instant précis où elle l’observe, ils la troublent infiniment.

    - Jonathan Sauveur. Consent-il enfin à répondre, manifestement aussi ému qu’elle par ce qu’il voit.

    Sarah n’en perd pas une miette. Elle la connaît si parfaitement qu’elle pourrait presque entendre les rouages qui viennent de se mettre en branle dans son crâne.

    Il faut dire que l’air crépite entre elle et ce Jonathan qu’elle rencontre pour la première fois mais qu’elle a pourtant l’étrange sensation de connaître depuis toujours.

    - Et quel est le motif de votre visite monsieur Sauveur ?

    Elle se fait volontairement froide pour chasser les papillons qui viennent d’envahir son ventre rien qu’à le regarder !

    - Bon, je vous laisse discuter tous les deux ! Minaude sa mère. Je vais te préparer un café très fort, sans sucre, comme tu aimes ma chérie et je te ramène aussi un morceau de brioche ! Il faut que tu te requinques, tu as une mine de déterrée !

    « Merci maman, pense-t-elle, tu me gâtes ! Si c’est comme ça qu’il me voit, ce monsieur venu de nulle part, je ne comprends pas pourquoi il a l’air d’un crapaud mort d’amour devant moi ! »

    - C’est vrai que vous êtes très pâle ! Vous êtes malade ? Si c’est le cas, je m’en voudrais de vous déranger. Je peux revenir demain si vous voulez.

    - Non, non ! Rien de grave ! Juste une indigestion de mûres ! Répond-elle machinalement !

    Et au moment-même où elle prononce ces mots, elle se revoit, gisant sur un grabat de fortune, le ventre tordu de spasmes douloureux, un…robot à son chevet ! Elle est sûrement malade en effet, mais c’est de la tête ! Ça ne tourne plus du tout rond là-dedans !

    - Vous êtes sûre ?

    - Tout à fait ! Dites-moi donc l’objet de votre visite monsieur…Sauveur.

    - Bien ! Mais tout d’abord, vous rappelez-vous avoir rempli un questionnaire au début de votre cursus

    - Euh… Non ! Je ne vois pas

    - Vous ne vous souvenez pas de moi non plus du coup !

    - Je…Je devrais ?

    Une impression fugace de  « déjà vu» la traverse… L’université… Le grand amphi… Une conférence sur…Elle ne sait plus quoi… Et un conférencier hors du commun…

    - Attendrez…Ça me revient. Enfin…Je crois. C‘était ma première année oui !

    - Et…

    - On nous a proposé une conférence sur… Les conditions de vie communautaire en isolement total. Oui, c’est ça. Le sujet me semblait intéressant même s’il ne correspondait pas vraiment avec mon cursus anthropo paléo.

    - C’est ça ! Confirme l’inconnu

    - Et…vous étiez le conférencier !

    - Exact !

    Comment avait-elle pu oublier cet homme jeune, fascinant, tellement différent de la plupart des profs qu’elle découvrait en ce début d’année universitaire à Bordeaux ? Un seul regard sur ce beau mâle avait suffi à accélérer considérablement son rythme cardiaque ! Pas que le sien d’ailleurs ! Plus d’une étudiante avait succombé à son charme dévastateur !

    -Vous avez fait pas mal de victimes ce jour-là ! S’entend-elle prononcer avant d’avoir eu le temps de se retenir.

    Son regard scrutateur posé sur elle, semble lire en elle comme dans un livre ouvert. Elle l’entendrait presque penser lui aussi !

    « Et vous Élisa ? Avez-vous succombé ? »

    Le rouge lui monte au front d’avoir osé formuler tout haut une telle ineptie !

    -Pardonnez-moi… Je… Je ne voulais pas dire ça.

    Un demi-sourire un rien moqueur, étire les lèvres magnifiques de son visiteur. Des lèvres qu’elle a soudain une envie folle de sentir sur les siennes, comme si c’était leur place.

    «Depuis toujours et pour toujours» Ne peut-elle s’empêcher de penser. Que lui arrive-t-il ?

    Elle n’a pas le temps de réagir qu’il la prend par la main, ouvre la porte à la volée et l’entraîne dehors avec détermination.

    Ses prunelles mordorées se sont assombries. L’orage y gronde, violent.

    Á peine sont-ils hors de portée du regard de sa mère que le claquement de la porte à alertée, qu’elle se sent enfermée entre les bras possessifs de Jonathan, ses lèvres chaudes écrasant les siennes comme saisies d’une faim dévorante.

    Sa langue a tôt fait d’en forcer le barrage. Enfiévrée d’un désir aussi soudain qu’incongru, elle se love plus encore contre lui et répond avec ardeur à son baiser sauvage….

    Il la relâche aussi vite qu’il l’a saisie. Contre sa bouche meurtrie, elle l’entend murmurer de cette voix rauque qu’elle se rappelle à présent totalement :

    - Depuis toujours et pour toujours !

    - Vous…vous lisez en moi ? Bredouille-t-elle sans réaliser qu’en posant cette question, elle lui livre effectivement le fond de sa pensée subreptice.

    - Croyez-vous ?

    Puis il ajoute comme à regret :

    - Pardonnez-moi ! Il fallait que je le fasse !

    - Que vous fassiez quoi ? Demande-t-elle encore étourdie par ce qu’elle vient de vivre.

    -T’embrasser. J’en meurs d’envie depuis plus de 5 ans !

    - Co…Comment ?

    - Il y a eu deux victimes ce jour-là Élisa. L’as-tu donc oublié ?

    Son regard intense l’emprisonne. Il est encore si proche d’elle qu’elle sent son souffle caresser son visage, tandis qu’il se penche, attendant sa réponse.

    Elle ferme les yeux pour mieux faire appel à ses souvenirs.

    Elle se revoit, juste après la conférence...

     

    …Seul un groupe d’intéressés dont elle fait partie, s’est rassemblé autour de lui. Jonathan Sauveur, ainsi qu’il s’est présenté avant de commencer. Il leur a fait signer une feuille de présence. Elle a paraphé, les yeux fixés sur lui, dans un état second…

    Il parle… Elle est captivée par sa voix, bien plus que par ce qu’il dit.

    Il s’exprime pour tous mais ne semble regarder qu’elle… Il se passe quelque chose entre eux…Elle le ressent jusqu’au fond de son ventre où s’agitent des milliers de papillons…

    Elle s’efforce cependant d’écouter ce qu’il dit, parce qu’en dehors de sa formidable aura masculine, le sujet de sa conférence l’a fortement interpellée… Soudain, les mots : projet, État, expérience et volontariat, la tirent de sa béate contemplation du superbe orateur.

    - Excusez-moi, mais pourriez-vous répéter s’il vous plaît ? Je ne faisais pas attention… Demande-t-elle timidement, le rose au front

    - J’avais remarqué, mademoiselle.

    Répond l’Apollon, un demi-sourire aux lèvres… Des lèvres bien dessinées qu’elle a soudain une folle envie d’embrasser ! Qu’est-ce qui lui prend ?

    Le temps semble suspendu… Pourtant il poursuit aussitôt.

    - Que voulez-vous savoir mademoiselle ?

    - Élisa Barjac. Vous évoquiez un projet, une expérience qui sera mise en place dans 5 ou 6 ans je crois…

    - C’est exact ! Mais en réalité, la conceptualisation de ce projet d’envergure, date déjà d’une dizaine d’années quant à la super structure, aux trois- quarts souterraine, qui abritera l’expérience elle est en cours de construction depuis bientôt 4 ans. Si rien ne vient freiner, elle sera totalement achevée et fonctionnelle quand l’expérience démarrera.

    - Pouvez-vous nous dire qui a imaginé un tel projet ? Et pourquoi personne n’en a jamais entendu parler ?

    -Beaucoup de grandes réalisations demandent un minimum de discrétion mademoiselle. Il est prouvé depuis longtemps que tout ce qui s’ébruite trop tôt, suscite immédiatement des tas de mouvements protestataires. Or, l’expérience qui sera menée est tellement inhabituelle qu’elle ne manquerait pas d’opposants si nous l’exposions au grand jour !

    C’est pourquoi, comme vous devriez le savoir, dans la mesure où vous l’avez accepté en signant tout à l’heure la première règle est d’ores et déjà le secret absolu sous peine de sévères sanctions, pour toutes celles et ceux qui sont encore ici, qu’ils adhèrent ou pas par la suite. N’avez-vous pas lu avant de le faire, mademoiselle Barjac ?

    Confuse, elle entend les rires sous cape des autres participants. Lui continue à la regarder avec une insistance presque déplacée dans le contexte. Aucune interrogation dans ce regard qui la sonde.

    Il sait ! Il sait sans avoir besoin d’une signature, qu’elle le suivra aux tréfonds de l’Enfer s’il le lui demande.  Alors pourquoi se moque-t-il d’elle ?

    - Excusez-moi… Marmonne-t-elle pétrifiée de honte !

    - Ce n’est rien ! Vous aurez tout le temps de lire, de relire et de mesurer la confiance infinie que nous mettons en chacun de vous ! Venons-en aux concepteurs de « L’Arche », dont je fais partie ! Je suis l‘un des tout premiers. Nous n’étions que 4 au départ. C’était il y a exactement 12 ans !

    Comment est-ce possible ? Il a l’air tellement jeune !

    - Notre toute petite organisation était privée. Nous l’avions baptisée « l’Arche », du nom même de la structure que nous avions imaginée ensemble et dont celui d’entre nous qui est architecte, avait dessiné des plans détaillés.

    Il nous a fallu deux ans pour peaufiner ce projet qui d’un peu fou, est devenu très réel et solide entre les pages de l’énorme dossier que nous avons monté pour le rendre crédible. Puis nous l’avons présenté à une organisation para gouvernementale dont nous avons appris l’existence par l’intermédiaire d’une connaissance commune haut placée qui venait tout juste d’intégrer notre équipe. Cet homme, un scientifique de renom dont je tairai l’identité, nous a rapidement fait savoir que l’organisation en question, placée sous le sceau du secret d’État, venait tout juste de mettre à l’étude un projet assez similaire au nôtre. Il a organisé la rencontre. Nous avons été écoutés et pris très au sérieux ! Non seulement ces hautes personnalités nous ont suivis, mais en plus, c’est notre concept qui a été retenu dans sa globalité, ainsi que le nom de notre association qui s’est très vite enrichie de nouvelles têtes pensantes.

    Toutes et tous, nous sommes des spécialistes dans nos domaines respectifs. Nous avons uni nos compétences dans le seul but de mettre sur pieds ce projet pharaonique : physiciens, chimistes médecins, chercheurs, sociologues, informaticiens, as de la robotique anthropologues, ingénieurs de toutes les disciplines…

    - Et votre domaine, c’est lequel ?

    - Je suis astronome. Mais c’est la psycho-sociologie mademoiselle Barjac, une autre de mes spécialités, qui m’a conduit au recrutement des volontaires pour l’expérience qui sera menée dans 6 ans. Dans le dossier que je vais vous distribuer, vous trouverez quelques explications supplémentaires sur la marche à suivre, ainsi qu’un questionnaire assez long et ardu, j’en conviens, auquel il vous faudra répondre très précisément, honnêtement et complètement. Vous l’enverrez, avec le formulaire actant votre candidature, dûment rempli et signé, dans l’enveloppe pré adressée jointe au dossier. Si vous êtes intéressée bien sûr ! Et vous l’êtes mademoiselle Barjac ! Je me trompe ?

    La conférence n’était pas obligatoire, et elle est restée après, donc, il ne se trompe pas. Pas besoin de confirmer l’intuition du beau conférencier qui la regarde comme un chat prêt à dévorer une souris appétissante…

     

    Elle se souvient parfaitement à présent, de la tension qui montait dangereusement entre eux, et qui les isolait du reste de l’auditoire. Il était le chasseur, elle, la proie plus que consentante. S’ils avaient été seuls, il se serait jeté sur elle et elle se serait laissé faire !

    Lorsqu’il avait eu fini d’expliquer le concept de  « L’Arche », dont elle n’avait pas entendu un traître mot, puis répondu au feu roulant des questions, il avait commencé à distribuer les dossiers de candidature

    Sur la totalité de l’amphi, une cinquantaine d’étudiants de première année, garçons et filles à égalité, était resté à la fin de la conférence. Chacun s’en emparait avidement avant de quitter l’amphi en jacassant à qui mieux mieux.

    Comme par hasard, elle avait été la dernière servie, et ils s’étaient retrouvés seuls, face à face, à se manger des yeux, attirés l’un vers l’autre par une force si puissante, qu’ils n’étaient déjà plus en mesure de la maîtriser !

    « Le coup de foudre, ça existe donc vraiment ! » S’était elle dit, tandis qu’ils se rapprochaient, prêts à céder au maelström qui allait les emporter…

    Quand la voix de baryton du directeur des études, avait tonné dans l’immense amphi déserté.

    Ils s’étaient aussitôt éloignés l’un de l’autre, terriblement frustrés.

    Elle avait pris son dossier. Leurs doigts s’étaient frôlés…Puis elle s’était enfuie toute honte bue d’avoir failli se jeter dans les bras d’un parfait inconnu…

     

    -Tu te souviens… Murmure-t-il tout contre sa bouche

    Et de nouveau, il l’embrasse avec passion.

    Le monde peut bien s’arrêter de tourner et sa mère surgir à l’instant, rien ne pourra l’empêcher de répondre à ce baiser qui la consume.

    -Je me souviens…Soupire-t-elle quand il se décide à rompre leur brûlante étreinte.

    Comment a-t-elle pu oublier ?

    Á peine une semaine plus tard, elle partait avec lui.

    « "Les rêves d’Élisa" -Liberté - Chapitre 15"Les rêves d’Élisa" -Liberté - Chapitre 17 »

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Dimanche 5 Mars 2023 à 11:04

    Dans 5 ou 6 ans... il peut se passer tant de choses... amitiés, JB

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :