• La belle histoire

    Il était une fois, il y a un peu plus d'un demi siècle,  deux amoureux qui préparait leurs épousailles. Comme il était de tradition en ces temps lointains il fallait organiser le cortège puis les agapes, de manière à ce que nul célibataire ne se retrouve esseulé. A chaque cavalier sa cavalière. Ce qui n'est point chose aisée.  Qu'un couple- fût il éphémère- soit mal assorti, et c'est toute l'harmonie de la fête qui risquait d'en pâtir !  Entre familles et amis des deux côtés , après quelques tractations, la tâche fut assez aisément accomplie. Or un problème restait à résoudre :Quel cavalier acceptable pouvait on attribuer à la soeur aînée du futur époux ?  La trentaine, divorcée, quatre enfants ! Impossible de lui servir un godelureau. Il n'y en avait d'ailleurs plus aucun de disponible. Le seul sur la liste des invités qui ne soit pas encore casé, était le frère aîné de la future épousée. Plus jeune de cinq ans mais que sa barbe et sa force tranquille faisaient paraître plus âgé. Le sort en était jeté ! Le dernier couple était enfin formé. Appelons les J et J-C. Donc, le beau jour des noces, J et J-C marchèrent ensemble  au sein du joyeux cortège, furent ensemble assis à la mairie et à l'église, puis dans la tablée du repas qui suivit. Ensemble ils dansèrent et ne se quittèrent pas d'une semelle...

    Le lendemain, les mariés reconduisaient  le frère aîné et la maman de la mariée à la gare, laquelle glissait dans l'oreille de sa fille, que J-C, taciturne pour le coup, laissait un peu de son coeur dans cette ville où, étrange hasard de la vie, elle l'avait conçu 25 ans plus tôt. De retour chez les parents du marié, ils retrouvaient J, assise à la table de la cuisine qui leur avouait, de l'émotion dans la voix, que J-C la réconcilierait volontiers avec le mariage.

    Quelques temps plus tard, la mariée recevait de son frère une lettre explicite quant à ses sentiments pour J qui de son côté, apparemment éprise elle aussi  et en visite chez les jeunes mariés, demandait s'il était possible qu'elle rencontre J-C chez eux, hors de la présence des enfants.

    La rencontre eut lieu. L'accord fut scellé. J-C vint s'installer chez J. Il fallait apprivoiser les enfants dont l'aîné avait demandé à la mariée si son grand frère était sérieux. Pas question pour eux qu'un autre homme fasse souffrir leur maman !

    Un an plus tard, en décembre, J et J-C se mariaient à leur tour avec pour seuls témoins ceux qui avaient présidé à leur rencontre. Leur noce fut officialisée lors d'un mémorable repas de Noël chez eux.

    La belle histoire dure depuis tout ce temps et elle durera encore longtemps, espérons-le, pour ces deux couples très spéciaux. Les aînés de chaque famille mariés avec les troisièmes.

    Pour J-C, à part le fait d'avoir rencontré la femme de sa vie lors du mariage de sa soeur, le plus beau cadeau fut sans nul doute le diplôme de "meilleur papa du monde" qu'il reçut des mains des quatre enfants de J.

    Pour les mariés d'il y a un peu plus d'un demi siècle, le plus beau des cadeaux, ce fut la réussite  dans la durée de ce couple qu'ils avaient tant craint de former pour que chaque cavalière ait son cavalier d'un jour.

     

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  • Commentaires

    3
    Lundi 22 Janvier à 03:12
    colettedc

    Bonjour Anne-Marie ! Tout à fait magnifique, ton histoire. Bravo et bonne semaine !

    Gros bisous

    2
    Samedi 20 Janvier à 19:26
    Ghislaine
    Un homme généreux et bon . Mes hommages Monsieur et Madame
    1
    Samedi 20 Janvier à 16:19

    Elle est géniale ton histoire, et cet homme qui prend en charge 4 enfants qui ne sont pas les siens, c'est encore un plus dans cette histoire. 

    Bon week-end.

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