• Chapitre 1

    1er septembre 2058

     

    C'était l'aube. Quelque chose d'inhabituel tira Mary-Anne du lourd sommeil dans lequel elle avait sombré la veille. Hawk n'était pas près d'elle, c'était ça ! Alors pourquoi l'entendait-elle dans sa tête ? Elle n'était plus à Pourrières et pourtant c'était bien sa voix qu'elle entendait. Mais elle ne percevait pas les mots qu'il criait. Elle se dressa soudain sur son lit. Une impression de danger imminent l'envahit, lui donnant la nausée. C'est alors qu'elle comprit ce que son mari transmettait à son cerveau embrumé. Mais elle savait qu'il était déjà trop tard. Ils étaient là, en bas de l'immeuble et ils l'attendaient. La souricière était tendue, elle n'en réchapperait pas.

    « Fuis mon amour ! » Hurlait-il désespérément, bien qu'il sache lui aussi que toute fuite était impossible et que de là où il était, il ne pouvait rien entreprendre pour la sauver. Il était trop loin, trop fatigué. Il avait relayé Hubert au volant et quand il n’avait pas conduit, la pensée de Mary qui ne le quittait pas un seul instant, l’avait empêché de se reposer. Il ressentait durement les effets de ce manque de sommeil réparateur. Ses facultés s’en trouvaient fortement amoindries. Même le déplacement astral lui était momentanément interdit.

    S'il avait pu agir, rien ne l'aurait arrêté. Ni ses amis, ni la Mission, ni sa propre sécurité. Rien ne lui importait plus que de sauver sa femme, du piège qui allait inexorablement refermer sur elle ses impitoyables mâchoires d'acier.

    Et aucun de leurs amis, de quelque bord qu'il soit, ne pouvait intervenir sans se mettre lui-même en péril.

    Certains risquèrent le coup pourtant !

    Rares étaient les Mus résidant dans les grandes villes grouillant généralement de gops. Ceux qui, même éloignés avaient pressenti le désastre et tenté de prévenir Mary, n’y étaient pas parvenus. Aucun de leurs appels n’avait réussi à sortir la jeune femme de son sommeil comateux. Aucun de leurs avertissements répétés n’avait pu atteindre son cerveau anesthésié par la fatigue et par le trop plein d’émotions de ces dernières semaines. Un petit groupe déterminé à la sauver avant qu’il ne soit trop tard, s’était précipité toutes affaires cessantes vers Lille mais lorsqu’ils étaient arrivés aux abords du quartier où elle vivait, une armada de flics, neutrolaser en mains, le bouclait déjà. Quelques uns d’entre eux s’étaient discrètement faufilés pour aller aux nouvelles. Ils s’étaient retrouvés coincés au milieu d’une foule de curieux et de reporters massés devant l’immeuble de Mary. L’attroupement hétéroclite était tenu en respect par un impressionnant cordon de gops armés jusqu’aux dents. Impossible de rien tenter sans mettre en jeu leur propre vie. En désespoir de cause, ils avaient alors essayé de joindre leur leader afin qu'il tente à son tour de la prévenir.

    En vain !

    C'était au moment où il avait le plus besoin du Pouvoir que celui-ci l'abandonnait. Il se maudissait pour cette faiblesse et en aurait pleuré comme un gosse s'il n'avait eu besoin de toute sa concentration pour échafauder des plans de bataille. Sauver Mary était devenu son mot d'ordre. Il n'était pas prêt à écouter un avis contraire d'où qu'il vienne.

    Il se ferma obstinément à ceux des Anciens qui l'adjuraient de ne rien tenter qui le mette en danger, ni la mission qui lui incombait.

    Ils l'avaient désigné comme leur chef, des milliers de personnes comptaient sur lui aussi une seule, fût-elle sa femme, ne pouvait peser aussi lourd dans la balance que la survie de la Roue. Il les entendit mais ne les écouta pas, ne leur répondit pas. Aussitôt qu’il eut récupéré quelques forces, il se mit en route avec Hubert vers celle qu'ils aimaient tous deux.

    Mais la chasse avait réellement recommencé de plus belle. Bien avant d’atteindre Lille, ils apprirent qu'aux portes de la métropole et dans toute la région, on arrêtait sans leur expliquer pourquoi tous les individus, hommes, femmes, jusqu’aux enfants, pour peu que les interpellés présentent une taille suffisamment supérieure à la moyenne pour être suspecte. C’était aux yeux des autorités de la police mondiale, la principale caractéristique reconnue des mutants qui soit en outre quasiment impossible à dissimuler. Ordre était donné aux gops de les neutraliser sans sommation.

    Le petit groupe qui s’était porté au secours de sa femme n’avait dû sa survie qu’à un miracle, sans aucun doute ! Car ils avaient pu, en effet, glisser au travers des mailles serrées du filet tendu pour capturer Mary et toute personne tentant de lui venir en aide ! Force fut à Hawk, d'admettre qu'il ne pouvait aller plus loin. À quoi aurait-il servi, emprisonné et probablement lobotomisé séance tenante ? Tant d'innocents déjà, allaient payer très cher leur ressemblance, même insignifiante, avec les siens ! Il se terra, la mort dans l'âme et laissa Hubert reprendre la route vers Lille, le suppliant de tout faire pour sortir Mary de ce piège infernal. Elle était donc seule et dehors ils étaient nombreux. Au milieu de la foule morbide des curieux qui attendaient, se réjouissant à l'avance du spectacle, comme autrefois le peuple dans les arènes, il y avait Surprise, fébrile de la même impatience et qui criait à la trahison encore plus fort que les autres.

    Elle n'avait pu se résoudre à ce que celle qu'elle avait aimée comme une sœur et qui l'avait odieusement bernée, puisse ainsi se défiler et échapper au bras de la justice. Elle avait trahi tout le monde, avait bafoué l'idéale société dans laquelle elle avait la chance de vivre. Comment avaient-ils pu, tous, réchauffer en leur sein accueillant, amical, un serpent aussi venimeux et répugnant ?

    Pendant les semaines qui avaient suivi sa découverte de l’ignominieuse nature de Mary-Anne, elle avait joué la comédie du grand repentir à Alexeï, trompant ainsi sa vigilance. Il s'y était laissé prendre. Alors, elle avait enfin pu exécuter la vengeance qu'elle mûrissait depuis les aveux du monstre. La veille, elle l'avait donc dénoncée, sans une once de regret ou de remord. C'est seulement de cette façon qu'elle avait pu se laver de la souillure et de l'infamie : pendant vingt ans, elle avait frayé avec cette raclure de l'humanité, l'avait embrassée, avait ri avec elle, avait même mangé dans son assiette parfois ! Elle avait beau prendre des douches quatre fois par jour, elle se sentait sale, à jamais impure d'avoir touché cette saloperie de mutante !

    Si à présent Mary recevait toutes ces pensées, la veille rien ne l'avait avertie de ce danger. Rien ! Elle avait dormi, assommée de fatigue, sans rêve. Un sommeil étanche que rien n'avait pu percer. Même Hawk ne lui était pas apparu. Il avait trop à faire pour se projeter dans les rêves de sa femme. Et puis n'allaient-ils pas se retrouver très bientôt ? Ils auraient le temps alors de s'extasier de leur mutuelle présence, de se remémorer leurs magiques vacances, d'envisager leur avenir à deux, incertain, peut-être mais qu'importe, ils s'aimaient tant !

    À quoi lui servait désormais, d'imaginer ce qui aurait pu être ou ce qu'elle aurait pu faire si…

    D'en bas, des bouffées de haine lui parvenaient.

    Elle se prépara sans hâte, l'inéluctable viendrait bien assez vite. Elle se consola en pensant que Hawk était maintenant en sécurité. Sa mère aussi.

    Son esprit, clair à présent, lui permettait de capter les messages qui lui parvenaient de toute part, répondant à la question essentielle qu’elle lançait télépathiquement à ceux qui avaient la faculté de l'entendre : avait-elle la moindre chance de s'échapper ? Pouvait-elle ainsi qu'elle l'avait fait en Bretagne lors du rite du Savoir, se transporter instantanément hors de portée de ceux qui l'attendaient dehors ? Hélas, ils répondaient tous ce que son instinct lui avait déjà soufflé : c’était impossible ! Elle comprenait d’un coup que ce jour-là, elle avait effectué avec les autres et grâce à leurs pouvoirs conjugués, son premier voyage astral sans même en avoir conscience. Elle réalisait enfin, pourquoi elle avait pu rejoindre sa voiture à des kilomètres de là en un temps record : son enveloppe de chair n'avait pas bougé de Carnac. Seul son esprit, enveloppé dans une projection tridimensionnelle de son corps, avait fait le prodigieux déplacement, comme cela avait été le cas pour Hawk et pour tous les autres protagonistes de ce troublant évènement. Elle intégrait ce qu’elle avait en fait toujours su au fond d’elle-même. Ses sens brouillés par cette expérience avaient travesti la réalité des choses qu'elle voyait, faisant interférer les images de la falaise avec celles du site séculaire. Même la silhouette de Hawk désespéré près de la « Pierre levée » n'avait été qu'une vue de son esprit troublé !

    Hormis ce qu'elle avait appris d'elle ce jour-là, tout n'avait été que mirage! S'ils étaient doués de télé transportation, les Mus ne lui avaient pas montré comment faire. Non, s’ils avaient possédé cette fantastique faculté, Hawk sans nul doute possible, aurait été présent à ses côtés à l’instant même, prêt à se battre pour elle, pour eux ! Prêt à mourir avec elle ! Mais ne se télé transportaient que les héros des vieilles séries fantastiques d’avant la Grande Crise et elle était bien sotte d’avoir envisagé un court instant un tel miracle !

    Elle passa en revue les pouvoirs qu'elle possédait et comprit vite qu'ils ne lui seraient d'aucune utilité en la circonstance ou alors d'une manière tellement provisoire ! À peine suffiraient-ils à déstabiliser quelques secondes ses ennemis qui de surcroît, en profiteraient aussitôt pour l'abattre comme la sale bête qu'ils l'accusaient d'être.

    Toute démonstration de sa « monstruosité » ne pouvait que lui nuire. Elle termina donc tranquillement de se préparer, comprenant désormais le fatalisme de son mari. Chaque chose en son temps ! Rien n'était perdu tant qu'elle était en vie ! Elle avala consciencieusement un petit déjeuner très copieux dont elle savait qu'il constituerait probablement son dernier repas correct avant longtemps. La nourriture des prisons n'avait jamais eu bonne réputation.

    Tout en mangeant, elle commanda les infos du jour. Elle en était la vedette. Sur l'écran, on voyait sa fenêtre aux volets clos. Là-haut vivait le monstre, l'anormale, la bête hideuse et malfaisante qu'on s'apprêtait à capturer. On allait la mettre en cage pour le restant de ses jours après avoir fait en sorte qu'elle ne puisse plus jamais nuire. L'opinion publique était d'ores et déjà faite : elle était coupable ! Inutile de gaspiller l'argent du contribuable avec un procès. On n'avait qu'à la supprimer tout de suite, ça ferait des économies ! C’était ce qui ressortait des interviewes de quelques braves gens choisis dans le tas.

    « À défaut d'approuver leur justice expéditive, nous pouvons les comprendre ! Chacun sait aujourd'hui qu'elle a failli tuer sa meilleure amie avec le bébé qu'elle porte ! » Renchérissait l'envoyé spécial d'Info-Sept. Et le présentateur de ce flash d'ajouter son grain de sel en la dépeignant comme la pire des criminelles, instigatrice de la plus massive et meurtrière évasion du siècle. La nouvelle venait en effet de tomber sur tous les téléscripteurs : les six-mille mutants encore détenus en Australie, venaient de s'évader après avoir sauvagement massacré leurs gardiens ainsi que les médecins et tout le personnel affecté au camp. En tout huit-cents innocents égorgés par ces monstres sanguinaires !

    Comment cela avait-il pu être possible alors qu'ils étaient inhibés par la lobotomie ?

    La sorcière là-haut, en avait guéri un à Marne-la-Vallée et lui, avait guéri les autres à son retour en Australie. Voilà comment ils avaient pu commettre leur horrible forfait. C'est sa dénonciatrice qui le leur avait appris. Cette pauvre femme extrêmement choquée d'avoir côtoyé pendant plus de vingt ans une telle abjection, craignait encore aujourd'hui pour la vie de son enfant à naître. Son mari, un chirurgien de renom, la soutenait dans cette épreuve et se montrait fier du civisme de sa femme. Lui-même, outragé d'avoir reçu Mary-Anne Conroy-Defrance comme une amie alors qu'elle était sous ses ordres à Hippocrate, déclarait n'avoir jamais rien remarqué d'anormal chez son infirmière, ce qui la rendait à ses yeux, d'autant plus coupable.

    Une telle duplicité était incroyable ! Impardonnable  surtout !

    Le visiophone bipa et l'écran s'alluma sur un Alexeï décomposé. Il découvrait le reportage sur le télécran de sa voiture. Il était à quelques pas de chez elle.

    - C'est faux Mary ! Je te le jure ! Je n'ai rien déclaré à ces charognards de journalistes si ce n'est que je n'ai jamais eu à me plaindre de toi que ce soit en tant qu'infirmière ou comme amie. Ils ont délibérément déformé mes propos ! Je suis terrifié par ce qu'a fait Surprise. Je n'ai pas ta faculté de lire dans les esprits et celui de ma femme m'est devenu hermétique. Elle m'a bien eu, crois-moi ! Je n'ai rien vu venir. Elle avait l'air d'aller tellement mieux. Elle m'a dit qu'elle allait faire des courses, elle était si calme et souriante que je n'y ai vu que du feu ! Je suis sous pression depuis tes aveux ! Entre le boulot et une surveillance de tous les instants, je suis tellement crevé que j'ai perdu le contrôle ! Si tu savais comme je m'en veux !

    - Il ne faut pas Alex ! Ce n'est pas ta faute !

    - Elle me fait peur Mary ! Je ne la reconnais plus ! Quand elle est rentrée du poste de police, elle jubilait d'une joie si féroce que j'aurais pu la frapper.

    - Alex, voyons !

    - Tu aurais dû la voir Mary ! Son visage était méconnaissable, tordu de haine et suintant la méchanceté à l'état brut ! Ce n'était plus ma douce Surprise ! À l'en croire, elle a fait ça pour le bébé ! Elle pense qu'il va naître anormal ! Elle a juré que si c'est le cas, elle le livrera aux autorités médicales à fin d'expériences. Elle dit qu'au moins, comme ça, son malheur aura servi à quelque chose. Elle le leur a déjà promis et ils sont preneurs ces détraqués ! Elle est en bas, en première ligne devant ton immeuble, tu l'as vue ?

    - Oui, hélas !

    - Je sais que c'est beaucoup te demander, quand tu vas sortir, si tu pouvais…

    - Si je peux l'approcher, si les gops me laissent ce droit, je ferai tout ce que je peux pour la guérir, c'est promis !

    - Merci ! Et moi, que puis-je faire pour t'aider ?

    - Rien pour l'instant ! Et c'est pareil pour Hubert et Jézabel, dis le leur ! Inutile de vous mettre en danger par des actions inconsidérées ! Ils sont à cran en bas et je sais qu'ils n'hésiteraient pas à tirer sur vous !

    - Je ne peux pas croire qu'ils… Mon Dieu ! À quelle époque vivons-nous ?

    - À qui le dis-tu !

    - Et Hawk ?

    Évoquer son mari lui était douloureux. Elle dut retenir ses larmes pour lui répondre.

    - Il a été contraint de rebrousser chemin ! Il m’a appris qu’un groupe avait tenté de venir jusqu’à moi…Pauvres fous ! Heureusement, ils ont pu s’échapper à temps ! Les gops arrêtent des tas d’innocents un peu partout, en ville, aux alentours et même jusqu’aux limites de la région, juste parce qu’ils ressemblent peu ou prou aux mutants ! Des femmes, des gosses, des vieillards …

    - Mais les autorités vont vite se rendre compte de leur erreur ! Ils vont les libérer aussitôt !

    - Détrompe-toi hélas ! « Ils » ne reconnaissent jamais leurs erreurs !

    - Qui ça « Ils » ?

    - Les prétendus Sages du gouvernement. Il leur faut des exemples ! Comme ces pauvres gens, comme moi ! À la différence près qu'eux n'ont rien fait de mal.

    - Toi non plus Mary !

    - Il n'y a pas si longtemps, tu n'aurais pas dit ça ! Pas plus que moi d'ailleurs !

    - Tu vas avoir un procès n'est-ce pas ? Je témoignerai en ta faveur ! Hubert et Jézabel aussi ! Nous prouverons ton innocence, tu seras relaxée, il ne peut pas en être autrement !

    - Ne sois pas si naïf Al ! Je suis déjà jugée et condamnée, n’en doute pas ! Mon procès sera une mascarade. Il va venir à point nommé servir la cause de l'obscurantisme. Ils pourront dire haut et fort : « Regardez ce que ces démons ont fait d'une femme comme vous : une dépravée, une anormale de la pire espèce ! Un monstre ! Voilà ce qu’ils risquent de faire de nous tous si nous ne mettons pas un terme à leurs exactions ! Ne jette-t-on pas le fruit pourri qui menace de pourrir tous les fruits sains ? » Quel prétexte idéal et opportun pour eux d’enfoncer un peu plus le clou de la peur chez tous les « normaux » ! Aujourd’hui, à défaut d’autre chose, c’est moi le fruit pourri à éliminer mais crois-moi, il aurait pu s'agir de n'importe qui d'autre !

    - Voyons Mary ! Ça n’est pas possible !

    - Mais si Al, ouvre les yeux, c'est la chasse aux sorcières, comme autrefois ! Nous avons tous été programmés pour penser ainsi. Même moi, même toi ! Prends garde à toi ! Ta notoriété devrait les empêcher de te faire des ennuis mais tout de même, fais attention ! J'ai été ton amie et c'est sûrement déjà un crime à leurs yeux soupçonneux ! Je dois y aller maintenant, les chiens s'impatientent en bas !

    Elle coupa la communication. Il était 8h. Dehors, la foule trépignait, avide de sensations fortes.

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  • Commentaires

    2
    Lundi 31 Octobre 2022 à 15:24

    Quelle horreur que la délation, les juifs en ont beaucoup souffert. 

    Bonne journée.

    1
    Dimanche 30 Octobre 2022 à 19:20

    Les dernière son terribles et font penser à un passé pas si lointain... amitiés, JB

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