• Chapitre 43

    20 juin

     

    Les trois équipes d’intervention de l’Opération Sirène étaient en vue de Krépotz’7, le plus dur des pénitenciers de Haute Isolation de l’État Unique, construit sur les bases fortifiées d’une prison de l’ancienne Union Soviétique, à l’époque lointaine où le tristement célèbre KGB faisait régner la terreur. La première Meute qui avait pris du retard avec les trois jours d’interrogatoire de Moïse Douala, les précédait encore mais ils avaient néanmoins regagné du terrain sur elle. Quant à la deuxième, elle, les talonnait. Une véritable course contre la montre s’était engagée.

    L’ex-mari de Gertrud s’était souvenu d’Ielo.

    Hawk avait cependant voulu s’arrêter quelques instants au QHI où Mary avait été enfermée six longs mois sans voir le soleil. Ses amis le suivirent, ne voulant pas le laisser affronter seul les images qui risquaient de le submerger.

    La Forteresse était vide. En s’approchant des hauts murs menaçants qu’il avait entrevus lors d’une de ses transes, il ne décela aucun signe de vie. Il ne savait que trop pourquoi.

    Seuls les relents de mort, de souffrance et d’épouvante qui l’envahissaient par vagues, témoignaient encore des exécutions commises en ces lieux par les Chiens de Solomon. Les insoutenables visions de ce qui s’était passé dans les sanitaires des hommes, en firent trembler plus d’un, à la fois d’horreur et de colère.

    Aucun de ceux qui l’avaient accompagné pour ce qui ressemblait à un pèlerinage, ne put l’empêcher de descendre jusqu’à la cellule zéro du quartier des femmes. Il voulait y aller seul. Il remonta des entrailles putrides de la Forteresse, les yeux rouges mais plus déterminé que jamais.

    - Allons-y ! Lança-t-il à ses troupes

    Ses poings serrés et son regard d’acier en disaient long sur sa volonté de réduire leurs ennemis à merci.

    Ils repartirent.

    Le temps courait. Il leur restait un peu moins de mille kilomètres à parcourir. Une courte distance en somme pour un pays aussi vaste mais leur progression était considérablement ralentie à la fois par la fatigue grandissante dont ils étaient accablés et par les chemins impossibles qu’ils étaient obligés de prendre. Il fallait ajouter à cela une ou deux pannes qu’ils avaient dû réparer à la hâte. Des arrêts supplémentaires qui les avaient encore retardés. Depuis leur départ très matinal d’Irkoutsk, ils avaient roulé quasiment sans s’arrêter si ce n’est pour de courtes haltes qui leur permettaient seulement de manger sur le pouce, de se dégourdir les jambes, d’assouvir des besoins naturels et de faire le plein des réservoirs à l’aide des jerricans embarqués lorsque c’était nécessaire.

    Pour dormir comme pour conduire, ils se relayaient. Ceux qui tenaient le volant le faisaient jusqu’à ce que la fatigue tétanise leurs membres. Ils roulaient aussi vite qu’il était possible de le faire sur les routes défoncées qu’ils étaient contraints de prendre pour éviter au maximum les voies de circulation carrossables donc plus fréquentées qui reliaient les rares grandes villes de cette contrée inhospitalière de Sibérie que représente la Iakoutie. Cette région immense où l’hiver qui dure plus de six mois de l’année, rendait autrefois l’accès par la terre extrêmement difficile, était à présent dotée d’infrastructures routières de qualité grâce aux progrès technologiques en la matière. Des infrastructures à la mesure des véhicules ultra performants dont disposaient leurs poursuivants mais dont eux ne pouvaient bénéficier s’ils voulaient continuer à brouiller les pistes.

    Pour l’expédition, le long trajet vers Ielo était donc devenu une couse folle, exténuante, surtout pour les normaux qui en faisait partie. Mais la sauvegarde de Mary et de jumeaux était à ce prix. Nul ne perdait de vue le sort qui attendait l’épouse et les enfants du Faucon si leur mission de sauvetage venait à échouer. Hawk tremblait aussi pour Gertrud et pour le village dont les habitants avaient eu la témérité d’abriter des criminelles recherchées par les toutes puissantes forces de l’ordre mondial !

    «Tuez-les ! ». Cette injonction haineuse, violente, le traversa soudainement. Il avait l’impression de l’entendre de très près. Elle s’adressait à leurs poursuivants autant qu’à ceux qui ne les précédaient plus que d’une centaine de kilomètres maintenant. Il lui suffit de fermer les yeux quelques secondes pour visualiser l’homme qui crachait ces mots venimeux, bien à l’abri dans son repaire. La sensation de déjà vu qu’il n’avait éprouvée qu’une seule fois auparavant, s’empara à nouveau de lui. Il en demeura étourdi.

    Pris entre deux feux, poussé par cette voix mauvaise dont les intonations lui étaient étrangement familières, il perçut nettement l’imminence du danger. Il décida alors d’y faire face et en informa aussitôt les membres de l’expédition.

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  • Commentaires

    2
    Lundi 12 Décembre 2022 à 14:16

    Droit devant !

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    1
    Lundi 12 Décembre 2022 à 10:08

    Oui, il faut y aller, cette mission a son importance.... amitiés, JB

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