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Quelques feuilles de mes automnes...
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Morte saison
(2007)
De mes pieds j’ai foulé
Les feuilles pourrissantes,
Vestiges tout fanés
D’'une âme agonisante.
Le tapis mordoré
Bruissait dessous mes pas
Et ses soupirs froissés
Annonçaient un trépas.
Celui d’une saison
Pleurant des larmes d’or
Dans un léger frisson,
Présage de sa mort...
Les arbres éplorés
Dressaient vers le ciel gris
Les grands corps dénudés
De l’Automne en sursis,
Tandis que sous mes pieds
Leurs pauvres feuilles mortes
Attendaient sans regrets
Que le vent les emporte...
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Automne
(2008)
Lorsque s’en vient l'automne
Brûlant de mille feux,
La nature rayonne
S’embrasant peu à peu
Aux flammes éphémères
Qu’allume lentement
Le sublime incendiaire.
Quel délicieux tourment
Que ce brûlant baiser
Qui marque tel un sceau
Buissons, haies et forêts
Jusqu’au moindre arbrisseau !
Qui peut dire en voyant
Les couleurs de l'automne
Que ce feu si ardent
Est triste et monotone ?
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Chagrin d’automne
(2009)
Mouillé comme les feuilles
De ce jour gris d’automne,
Mon cœur fané s’endeuille
Et pleure, monotone
Pour l’amour qui s’enfuit
Avec le jour qui meurt,
Tandis que sans un bruit
Se referme la fleur
Éclose un beau matin
Au jardin d’une vie…
Aujourd’hui le chagrin
A remplacé l’envie.
Aujourd’hui le bonheur
A fané. Et la pluie
Se moque de mes pleurs
Et tombe sur les feuilles.
En ce gris jour d’automne
Un cœur triste s’endeuille
Sans inquiéter personne…
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Orage (26/09/ 2010)
L’orage gronde. Il tonne et roule, rugissant.
Colère noire de la nue qui se déverse
En trombes d’eau. Et le ruisseau devient torrent.
Mais dans mon cœur amer aussi, tombe l’averse.
Zèbre l’éclair dans les nuages bas et lourds…
De temps en temps claque la foudre vengeresse.
L’été s’en va. C’en est fini de ses beaux jours !
La pluie détruit châteaux de sable, aveux, promesses.
Les arbres pleurent leur feuillage sous le vent
Et les toits gris dégoulinant sont si moroses !
Le ciel pluvieux se moque bien de mes tourments !
Dans le jardin se meurent les dernières roses.
L’orage fuit. J’entends au loin ses grondements,
Derniers sursauts de sa ravageuse colère.
Bientôt je sais, vont s’évaporer doucement
Les flaques d’eau et les flots de larmes amères.
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Vent d’automne (25/09/2012)
Le vent tournoie dans le ciel gris
Giflant les arbres qu’il effeuille
Je pleure bien que je ne veuille
M’attrister des beaux jours enfuis.
Mon deuil est pour d’autres instants
Qui me reviennent en mémoire,
Un autre automne aux heures noires
Des pluies de larmes sous le vent…
Que reste-t-il de nos douleurs
Lorsque s’apaisent les rafales ?
Cœurs détrempés, âmes bancales
Arbres transis et sans couleur.
J’ai essayé, je ne peux pas
Le détester mon bel automne,
Malgré la pluie qui tourbillonne
Et ce jour où tu nous quittas.
Je garde en moi le souvenir
De ta voix chérie. Je frissonne....
J’oublie le vent qui s’époumone.
Je pense à toi pour moins souffrir.
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Morosité (8/10/2012)
(pantoum)
Le ciel est gris, tombe l’averse
Le vent secoue l’arbre qui plie
L’or de ses larmes se déverse
Et moi je pleure avec la pluie.
Le vent secoue l’arbre qui plie.
Pourrissent les ultimes roses
Et moi je pleure avec la pluie.
La grisaille me rend morose.
Pourrissent les ultimes roses
Au loin l’été s’est évanoui.
La grisaille me rend morose
Rien ne vient tromper mon ennui.
Au loin l’été s’est évanoui.
Fini le soleil, les vacances
Rien ne vient tromper mon ennui !
Où est le temps de l’insouciance ?
Fini le soleil, les vacances !
Le gai souvenir se disperse…
Où est le temps de l’insouciance ?
Le ciel est gris, tombe l’averse.
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Début d’automne (23/09/2015)
L’automne sous la pluie s’est déjà installé.
Il n’a pas prétendu attendre que l’été
D’un rayon chaleureux nous fasse un dernier signe.
Au ciel ennuagé faut-il qu’on se résigne ?
Pourtant dans mon jardin, sur le rosier buisson
Quelques bouquets encore en pleine floraison
Étalent leur fuchsia et dressent leurs épines,
Résistant fièrement aux nuées assassines.
Et c’est à peine si se teintent de rousseur
Les arbres alentour. Leur feuillage frondeur
Ne semble pas vraiment prêt à rendre les armes,
Même si, l’air de rien, ils versent quelques larmes.
C’est la fin de septembre. Les premiers chasseurs
Des chemins campagnards font fuir les promeneurs
Et leurs chiens avec eux, dans la brume automnale,
Hument la truffe au vent les lièvres en cavale
Bientôt bois et forêts deviendront rouge et or,
Quand l’automne offrira enfin tous ses trésors,
Avant de reculer face au vent de novembre
Puis de céder la place aux rigueurs de décembre
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Fin d’automne (16/11/2016)
L’automne peu à peu a perdu ses couleurs
Décoiffé par le vent, il s’habille de brume
Au toit de la maison, la cheminée qui fume
Annonce de l’hiver les premières rigueurs.
Entre pluie et frimas, la nature s’essouffle.
Les arbres dépouillés parfois pleurent encore
Une feuille oubliée, telle une larme d’or.
Derrière les volets, la maison s’emmitoufle
Le ciel a revêtu ses habits de novembre,
Écharpe de nuages, gros lainage gris.
Résigné le soleil de ces lieux s’est enfui.
Le temps se fait frileux et file vers décembre
L’automne flamboyant n’est plus qu’un souvenir
Qui s’efface derrière une morne grisaille,
« Il faut bien, nous dit-il, qu’à présent je m’en aille. »
Je ramasse une feuille pour le retenir…
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Tags : vent, feuille, automne, gris, pluie, vents rouge, or
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Commentaires
De très beaux poèmes. Bravo. Vent d'automne m'a beaucoup émue.
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Mardi 24 Septembre 2019 à 19:02
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En effet l'automne t'inspire, que de jolis poèmes !
bon mercredi.
Merci Claudie ! C'est vrai que c'est une si belle saison !