• Quelques feuilles de mes automnes...

    Quelques feuilles de mes automnes...

    ***

    Morte saison

    (2007)

     

    De mes pieds j’ai foulé

    Les feuilles pourrissantes,

    Vestiges tout fanés

    D’'une âme agonisante.

     

    Le tapis mordoré

    Bruissait dessous mes pas

    Et ses soupirs froissés

    Annonçaient un trépas.

     

    Celui d’une saison

    Pleurant des larmes d’or

    Dans un léger frisson,

    Présage de sa mort...

     

    Les arbres éplorés

    Dressaient vers le ciel gris

    Les grands corps dénudés

    De l’Automne en sursis,

     

    Tandis que sous mes pieds

    Leurs pauvres feuilles mortes

    Attendaient sans regrets

    Que le vent les emporte...

     

    ***

    Automne

    (2008)

     

    Lorsque s’en vient l'automne

    Brûlant de mille feux,

    La nature rayonne

    S’embrasant peu à peu

    Aux flammes éphémères

    Qu’allume lentement

    Le sublime incendiaire.

    Quel délicieux tourment

    Que ce brûlant baiser

    Qui marque tel un sceau

    Buissons, haies et forêts

    Jusqu’au moindre arbrisseau !

    Qui peut dire en voyant

    Les couleurs de l'automne

    Que ce feu si ardent

    Est triste et monotone ?

    ***

    Chagrin d’automne

    (2009)

    Mouillé comme les feuilles

    De ce jour gris d’automne,

    Mon cœur fané s’endeuille

    Et pleure, monotone

    Pour l’amour qui s’enfuit

    Avec le jour qui meurt,

    Tandis que sans un bruit

    Se referme la fleur

    Éclose un beau matin

    Au jardin d’une vie…

    Aujourd’hui le chagrin

    A remplacé l’envie.

    Aujourd’hui le bonheur

    A fané. Et la pluie

    Se moque de mes pleurs

    Et tombe sur les feuilles.

    En ce gris jour d’automne

    Un cœur triste s’endeuille

    Sans inquiéter personne…

    ***

    Orage (26/09/ 2010)

     

    L’orage gronde. Il tonne et roule, rugissant.

    Colère noire de la nue qui se déverse

    En trombes d’eau. Et le ruisseau devient torrent.

    Mais dans mon cœur amer aussi, tombe l’averse.

     

    Zèbre l’éclair dans les nuages bas et lourds…

    De temps en temps claque la foudre vengeresse.

    L’été s’en va. C’en est fini de ses beaux jours !

    La pluie détruit châteaux de sable, aveux, promesses.

     

    Les arbres pleurent leur feuillage sous le vent

    Et les toits gris dégoulinant sont si moroses !

    Le ciel pluvieux se moque bien de mes tourments !

    Dans le jardin se meurent les dernières roses.

     

    L’orage fuit. J’entends au loin ses grondements,

    Derniers sursauts de sa ravageuse colère.

    Bientôt je sais, vont s’évaporer doucement

    Les flaques d’eau et les flots de larmes amères.

     

    ***

    Vent d’automne (25/09/2012)

     

    Le vent tournoie dans le ciel gris

    Giflant les arbres qu’il effeuille

    Je pleure bien que je ne veuille

    M’attrister des beaux jours enfuis.

     

    Mon deuil est pour d’autres instants

    Qui me reviennent en mémoire,

    Un autre automne aux heures noires

    Des pluies de larmes sous le vent…

     

    Que reste-t-il de nos douleurs

    Lorsque s’apaisent les rafales ?

    Cœurs détrempés, âmes bancales

    Arbres transis et sans couleur.

     

    J’ai essayé, je ne peux pas

    Le détester mon bel automne,

    Malgré la pluie qui tourbillonne

    Et ce jour où tu nous quittas.

     

    Je garde en moi le souvenir

    De ta voix chérie. Je frissonne....

    J’oublie le vent qui s’époumone.

    Je pense à toi pour moins souffrir.

     

    *** 

    Morosité (8/10/2012)

    (pantoum)

     

    Le ciel est gris, tombe l’averse

    Le vent secoue l’arbre qui plie

    L’or de ses larmes se déverse

    Et moi je pleure avec la pluie.

     

    Le vent secoue l’arbre qui plie.

    Pourrissent les ultimes roses

    Et moi je pleure avec la pluie.

    La grisaille me rend morose.

     

    Pourrissent les ultimes roses

    Au loin l’été s’est évanoui.

    La grisaille me rend morose

    Rien ne vient tromper mon ennui.

     

    Au loin l’été s’est évanoui.

    Fini le soleil, les vacances

    Rien ne vient tromper mon ennui !

    Où est le temps de l’insouciance ?

     

    Fini le soleil, les vacances !

    Le gai souvenir se disperse…

    Où est le temps de l’insouciance ?

    Le ciel est gris, tombe l’averse. 

     ***

    Début d’automne (23/09/2015)

     

    L’automne sous la pluie s’est déjà installé.

    Il n’a pas prétendu attendre que l’été

    D’un rayon chaleureux nous fasse un dernier signe.

    Au ciel ennuagé faut-il qu’on se résigne ?

     

    Pourtant dans mon jardin, sur le rosier buisson

    Quelques bouquets encore en pleine floraison

    Étalent leur fuchsia et dressent leurs épines,

    Résistant fièrement aux nuées assassines.

     

    Et c’est à peine si se teintent de rousseur

    Les arbres alentour. Leur feuillage frondeur

    Ne semble pas vraiment prêt à rendre les armes,

    Même si, l’air de rien, ils versent quelques larmes.

     

    C’est la fin de septembre. Les premiers chasseurs

    Des chemins campagnards font fuir les promeneurs

    Et leurs chiens avec eux, dans la brume automnale,

    Hument la truffe au vent les lièvres en cavale

     

    Bientôt bois et forêts deviendront rouge et or,

    Quand l’automne offrira enfin tous ses trésors,

    Avant de reculer face au vent de novembre

    Puis de céder la place aux rigueurs de décembre

    ***

    Fin d’automne (16/11/2016)

     

    L’automne peu à peu a perdu ses couleurs

    Décoiffé par le vent, il s’habille de brume

    Au toit de la maison, la cheminée qui fume

    Annonce de l’hiver les premières rigueurs.

     

    Entre pluie et frimas, la nature s’essouffle.

    Les arbres dépouillés parfois pleurent encore

    Une feuille oubliée, telle une larme d’or.

    Derrière les volets, la maison s’emmitoufle

     

    Le ciel a revêtu ses habits de novembre,

    Écharpe de nuages, gros lainage gris.

    Résigné le soleil de ces lieux s’est enfui.

    Le temps se fait frileux et file vers décembre

     

    L’automne flamboyant n’est plus qu’un souvenir

    Qui s’efface derrière une morne grisaille,

    « Il faut bien, nous dit-il, qu’à présent je m’en aille. »

    Je ramasse une feuille pour le retenir…

     

    *****

    Quelques feuilles de mes automnes...

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  • Commentaires

    4
    Mercredi 25 Septembre 2019 à 14:23

    En effet l'automne t'inspire, que de jolis poèmes !

    bon mercredi.

      • Jeudi 26 Septembre 2019 à 00:49

        Merci Claudie ! C'est vrai que c'est une si belle saison !

         

    3
    Mardi 24 Septembre 2019 à 17:39

    De très beaux poèmes. Bravo. Vent d'automne m'a beaucoup émue. 

      • Mardi 24 Septembre 2019 à 19:02

        Merci ! Je l'ai écrit un an après le décès de ma maman qui demeure à jamais vivante dans mon coeur

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