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Chapitre 2
4 Juillet 2057, Lille, France
Mary-Anne Conroy-Defrance était à trois jours de ses 30 ans. Était-ce la raison de l’indicible angoisse qui lui étreignait le cœur ? Amère, elle pensa à Surprise, sa meilleure amie, plus jeune qu’elle de cinq ans et qui, en son honneur, était sans doute en train de concocter une nouba de son cru. Elle savait déjà qui serait présent pour souffler avec elle les trente bougies. Il y aurait Surprise bien sûr, accompagnée de son insupportable frère. Bon, d’accord ! Pas si insupportable que ça ! Juste un chouïa trop jeune et trop exubérant pour elle ! Et de plus, absolument incontournable ! En effet, Typhon - le bien nommé puisqu’il était né durant une de ces violentes manifestations de la nature - n’aurait pour rien au monde manqué une fête organisée par sa sœur, surtout sachant qu’elle en particulier, en serait la principale invitée. Quelle belle occasion pour lui que cette canonique trentaine pour la charrier une fois de plus sur son grand âge ! À 23 ans à peine, il en avait le droit.
Il y aurait également Alexeï Andrevski. Sa rousse amie avait enfin réussi à conquérir le beau chirurgien tant convoité par les célibataires féminines, non seulement celles du service de Chirec dont il était le « patron » et où elles travaillaient toutes deux, mais aussi toutes celles du HCHU de Lille, troisième Hyper Complexe Hospitalier Universitaire de la grande et puissante Nation Européenne.
Pour clore la courte liste des invités, il y aurait une autre de ses rares amies, Jézabel Beauregard qui exerçait avec une passion exemplaire et un talent reconnu bien au-delà des frontières de ladite Nation, la très estimée profession de psychothérapeute ou thérapsy comme il était devenu l’usage de dire.
Ses parents eux, ne seraient pas là pensa-t-elle tristement. Ni Ophélia - Félie pour ses proches - sa mère, américaine de naissance qui lui avait légué ses cheveux blond cendré et ses yeux verts légèrement taillés en amande. Elle habitait trop loin ! Ni son père et pour cause, il était mort douze ans auparavant. C’est de Patrick Defrance qu’elle tenait sa haute taille, un bon mètre soixante-quinze.
Mary-Anne était belle mais elle n’en avait pas conscience. Ceux qui l’aimaient pensaient qu’elle était aussi belle au-dedans qu’au-dehors. Simple, sensible, généreuse, désintéressée, déterminée et douce à la fois, elle était de surcroît habituellement dotée d’un solide sens de l’humour. Ce qui surprenait le plus son entourage, c’est qu’en dépit des qualités dont la nature et l’éducation de ses parents l’avaient si abondamment pourvue, elle n’avait pas encore trouvé l’âme sœur.
Pour sa part, elle n’en était pas étonnée. Elle était tellement accaparée par son travail qu’elle remarquait à peine les regards masculins posés sur elle. Et ils étaient nombreux pourtant, ceux que sa beauté sans affectation attirait irrésistiblement. Même, Alexeï, Don Juan patenté de l’Hôpital, s’était brûlé les ailes à sa flamme sans qu’elle y prête le moins du monde attention. Surprise qui le convoitait alors qu’il la regardait avec indifférence, en avait conçu une jalousie féroce dont leur légendaire amitié aurait pu pâtir si elle n’avait été d’une solidité à toute épreuve, y compris celle de la rivalité. Quoiqu’en fait il n’y ait aucune raison pour que la rivalité règne entre elles puisque Mary-Anne était restée insensible, aveugle même, au charme slave de son patron.
De toute façon, elle se trouvait trop grande, trop blonde, trop banale comparée à sa pétillante amie. Surprise n’était-elle pas la plus adorable des créatures ? Jolie comme un cœur, menue mais avec tout ce qu’il fallait là où il le fallait, rousse, sexy en diable et ce qui était le plus important aux yeux de Mary-Anne, petite ! C’est ce mètre-soixante, complexant de l’avis même de l’intéressée, qui lui conférait cependant le plus envié de ses charmes : une apparente fragilité qui avait le don de susciter chez la gent masculine une envie quasi irrépressible de la dorloter, de la protéger. D’ailleurs, ses nombreuses conquêtes n’avaient jamais pu y résister Sauf Alexeï ! Enfin, jusqu’à ces derniers jours !
Même son prénom lui allait comme un gant ! Pour ses amis des deux sexes, Surprise Moret-Montarel était en effet sans conteste la plus ravissante et la plus sympathique des surprises. C'est sans nul doute ce qu'elle avait été pour ses parents lorsqu’ils l’avaient conçue après moult essais infructueux. Voilà pourquoi, probablement en guise de remerciement, ils lui avaient offert ce prénom tout indiqué.
Ce n'était pas le cas pour Mary-Anne. Le sien en comparaison lui semblait fade, ordinaire et bien trop désuet, au contraire de ceux d’une grande majorité des natifs de sa génération. La seule originalité qu’elle s’accordait à lui trouver, c’est ce Mary américain que tout le monde cependant, sauf sa mère évidemment, s’obstinait à prononcer à la française !
Jusqu’à 2017 la plupart des parents avait assez scrupuleusement continué à se référer aux bons vieux calendriers d’antan, et ce bien que la Loi soit devenue bien plus souple à ce sujet. De toute façon lorsque Le monde avait commencé à sombrer dans la crise, les législateurs, qu’ils soient ou non pointilleux, avaient eu d’autres chats à fouetter. De juges, ils étaient devenus accusés et il leur avait fallu se cacher pour échapper à la vindicte populaire. C’est donc sans nul doute pour lutter contre la peur, la folie meurtrière et le désespoir ambiant, que les gens avaient affublé leurs nouveau-nés de prénoms de plus en plus excentriques, allant crescendo de la simple extravagance au mauvais goût absolu en la matière. Aucun pays n’avait été en reste dans ce domaine ! En France, Pêche, Pomme, Prune, Cerise ou encore Comète, Éclipse, Galaxie pour les filles, Soleil, Pharaon, Viking, Typhon, Ouragan, Karaté, Millénium pour les garçons, étaient devenus très en vogue de même que les divinités grecques, latines ou égyptiennes ou les constellations.
Des flopées de Némésis, Galatée, Horus, Orion, Saturne, Thésée, Pluton, Apollon, Uranus, Ammon, Anubis, Imhotep, Isis, Déméter, Vulcain, Perséphone, Héphaïstos Poséidon Persée, Cassiopée, Bételgeuse, avaient ainsi vu le jour. Puis étaient nés des Révolution, des Rebel et Rebelle, des Victoire, des Liberté, des Pacifico ou Pacifica…
Referenda et Referendum connurent un essor fulgurant en 2036 après le succès phénoménal du Référendum Mondial pour le Oui à l’instauration du premier Gouvernement des Sages.
Un gouvernement unique mis en place un an plus tard à la Maison Blanche et formé de Sages, comme son nom l’indiquait. Des hommes et des femmes de tous les pays, de toutes les races, de toutes les confessions, médecins, penseurs, savants, religieux, Prix Nobel toutes catégories, anciens membres de Greenpeace, d'Amnesty International, de Médecins sans frontières, de l'ONU ou de l’UNESCO…Tous appelés à prendre en main les destinées du monde, tous décidés à le guérir de ses maux.
Ce consensus mondial résultait de la succession de crises qui avaient déjà commencé à ébranler la planète quelques temps après l’avènement du troisième millénaire. Il faut dire qu’encore bien avant cela, les signes avant-coureurs avaient été nombreux que les décideurs qui présidaient alors aux destinées de la Terre, n’avaient voulu ni voir ni entendre. Nul alors, n’avait écouté les avertissements des prophètes de tous poils qui criaient à l’apocalypse. Quant aux craintes diffuses des peuples que l’aube de l’an 2000 emplissait d’appréhension, elles avaient été très vite étouffées par les paroles rassurantes des politiciens et des économistes qui presque tous prêchaient pour un seul Dieu nommé Pognon et par celles d’un panel de scientifiques qui refusaient tout alarmisme.
Tout était prévisible pourtant et ce qui arriva ne vint ni d’une autre galaxie, ni de la colère d’une divinité courroucée, ni du ventre magmatique de la Terre mais plutôt de la folie des Hommes, de leurs erreurs, de leur incurie et de leur aveuglement ainsi que de leur naturelle propension à être les pires des prédateurs pour eux-mêmes et pour leur environnement. L’équilibre entre leur instinct de survie et leurs penchants autodestructeurs, devint déséquilibre au point que la balance finit par pencher du mauvais côté, celui du désespoir, de la violence et de la mort. Et la Terre pleura des larmes de sang…
La liste est longue des maux dont elle souffrit et dont souffrirent ses enfants par leur propre faute. Ce n’est pas pour rien que les historiens baptisèrent Grande Crise cette funeste période de trouble et de violence, la plus longue et la plus sanglante de notre ère civilisée, puisqu’elle s’étendit sur plus de vingt-cinq ans ! Il faut remonter aux années 90 pour en déceler les prémices. Mouvements de colère, grogne grandissante, nés du chômage, de la misère, des injustices, du racisme, de la criminelle inconscience des nantis…
Puis il y avait eu le 11 septembre 2001 et ses conséquences collatérales Un acte de terrorisme sans précédent et particulièrement meurtrier qui toucha le cœur même de ce qui était alors la plus grande puissance mondiale : les États-Unis d’Amérique. Il fit près de trois mille victimes civiles et fut ressenti par cette grande et fière nation comme une attaque contre les plus solides symboles de sa puissance : l’économie et l’armée.
La riposte avait été rapide mais la guerre fut longue et elle eut pour effet durable, d’exacerber plus encore qu’il n’était possible la fibre religieuse et fanatique des intégristes. L’Amérique déstabilisée, c’est le Monde entier qui tremblait sur ses bases ! Sur toutes les places boursières, les cours s’effondrèrent, faisant peu à peu basculer le Monde dans une crise que d’aucuns avaient prophétisée de longue date sans rien obtenir d’autre que moquerie ou pire, indifférence. Puis elle se poursuivit, cahin-caha dans une espèce d’apathie secouée de temps à autre par les évènements : une poussée de fièvre populaire, une énième crise pétrolière, un nouveau virus résistant, une pandémie grippale, un crack boursier, une vague d’attentats sanglants, quelques attaques chimiques et bactériologiques particulièrement virulentes…
Pour ce qui est des éternels brûlots de tension, des multiples conflits armés sans cesse ranimés aux quatre coins du globe, on y était tellement habitués qu’ils finissaient par ne plus intéresser personne. Ils passaient à la télé entre la poire et le fromage sans que quiconque lève le nez de son assiette !
Toutefois, à partir de 2015 les évènements se précipitèrent. Ce qu'on avait baptisé le Quart Monde, plongé dans la misère par une profonde crise économique devenue planétaire, se révolta contre son sort inique. Ici et là les populations à faible revenus, affamées et obérées d'impôts, les armées de chômeurs et de SDF, s'organisaient. La révolution des gagne-petit et des sans- le-sou, se mettait en marche contre tout ce qui représentait le pouvoir de l'argent.
Banques, édifices gouvernementaux, postes de police, grandes écoles élitistes, hôtels, restaurants, magasins de luxe, étaient attaqués, dévastés, les employés molestés, les dirigeants séquestrés, tués parfois.
En-deçà de ces agressions vengeresses, on ne comptait plus les saccages et les pillages de grandes surfaces regorgeant de marchandises qu'il devenait de plus en plus difficile de se procurer. À ces raids organisés par des bandes armées de bric et de broc dont les rangs grossissaient chaque jour, répondaient les expéditions punitives sans pitié des forces de police.
Les affrontements se multipliaient aussi vite que se multipliaient les camps opposés. Il y avait ceux qui possédaient un peu plus que les autres sans être riches pour autant et qui ne voulaient pas perdre une miette de leurs maigres privilèges. Ceux-là se rangeaient du côté de l'ordre. Et il y avait ceux qui ne possédaient rien ou presque et dont la simple survie était une nécessité absolue. Ceux-là rejoignaient la résistance. C'est ainsi que le Monde entier devint le théâtre de multiples guerres civiles.
La violence engendre la violence. Elle génère ou régénère les forces du mal. Profitant du climat délétère général, la branche la plus dure et la plus intégriste de l'Islam monta en puissance, suscitant une série d’attentats plus meurtriers encore que celui qui avait frappé les tours jumelles par le passé. Le premier détruisit le Pentagone, le deuxième, le siège du Parlement européen, le troisième toucha sérieusement le Vatican. L'occasion était trop belle pour les USA de désamorcer la "révolution mondiale" en titillant la fibre solidaire des peuples contre le terrorisme.
On enrôla donc des volontaires pour une nouvelle guerre sainte tandis que les imams intégristes en appelaient une fois de plus à la Charia contre le Grand Satan américain et ses alliés. Et tous ces civils qui s'entretuaient au nom de l'égalité et de la justice, moururent sous les tirs de roquettes ou dans l'explosion des bombes humaines des terroristes kamikazes, au nom de Dieu. Un seul et même Dieu pourtant, mais avec un nom différent pour chacun des deux camps !
La troisième guerre mondiale qu’on avait jusqu’alors évitée, ne faisait que commencer. Une guérilla à grande échelle qui allait ajouter au délabrement de la Terre et de ses richesses déjà bien entamées par la bêtise et l’inconscience de sa progéniture. Car c’est cela, bien plus que cette guerre d’usure qui fit sombrer l’Humanité dans la tourmente et les ténèbres !
Pollutions multiples de l’atmosphère, de l’eau, des océans ; déforestation, désertification, viol et pillage des ressources naturelles, extinction d’espèces protégées de la faune et de la flore tant terrestre que sous-marine; urbanisation et industrialisation forcenées...
« L’Humanité vit au dessus de ses moyens » Fut le terrible constat de quelques analystes avisés.
Pour autant, les sommets mondiaux en faveur de l'environnement n'aboutissaient à aucune véritable prise de conscience salutaire. Les écologistes tiraient en vain la sonnette d'alarme. Si elle éveillait un écho chez le bon peuple, leur véhémence suscitait la moquerie, quand ce n’était pas la colère des décideurs qui les accusaient de semer trouble et désordre. Il arrivait même qu’ils soient emprisonnés pour cela ! Ces incarcérations abusives soulevaient l’indignation. Les troubles qui s’ensuivaient étaient aussitôt étouffés dans l’œuf et au final, l’aveuglement général restait la règle absolue.
Et le monde de s'étonner d'une succession sans précédent de catastrophes naturelles aussi meurtrières qu'inexpliquées : inondations, incendies gigantesques, séismes, tsunamis, éruptions volcaniques, glissements de terrain, sécheresses, hivers terribles, typhons, tornades et autre dérèglements climatiques liés au réchauffement de la planète. Qu’elles soient d’origine humaine ou géophysiques, toutes ces calamités ajoutées les unes aux autres à un rythme effrayant, firent des millions et des millions de victimes…
Dans la société régie par l'argent, tout allait également à vau-l'eau. Les altermondialistes eurent beau manifester, leurs leaders finissaient en prison. Rien ne devait empêcher l'avènement de la pensée unique, de l'économie unique. La France enterra la Sécu et entra comme bien d'autres pays avant elle, dans l'ère de la capitalisation des systèmes de santé et de retraite, accentuant ainsi la pauvreté. Le chômage mondial culminait à des sommets jamais atteints. On connut partout la recrudescence de la misère, de la famine, de la criminalité…
Dans ce climat de désespérance, l'intégrisme exacerbé ou au contraire la tiédeur des grands courants religieux amenèrent la multiplication des sectes prophétisant la fin du monde. Des gourous illuminés entraînèrent avec eux dans des vagues impressionnantes de suicides collectifs des millions d’adeptes en proie à la peur du lendemain.
Il faut ajouter à ces victimes, celles qui périrent à cause de la drogue, des révoltes sanglantes, des pandémies colossales de sida, de variole, de choléra, de peste et même de grippe, qu’aucun des progrès pourtant énormes de la médecine ne paraissait capable d’enrayer, mais aussi toutes celles qui succombèrent lors des d’attaques bactériologiques et chimiques lancées par des nations perpétuellement en guerre et qui n’avaient de cesse que de perfectionner leurs armes de mort.
Terrorisme, guerres civiles, tribales, religieuses, épurations ethniques, misère endémique et multiples catastrophes naturelles, c’est tout cela que l’on appela par la suite la Grande Crise. Tous ces fléaux confondus firent sur un peu plus de vingt-cinq ans, près de trois milliards de victimes.
Le nouveau millénaire qui avait débuté sous le signe du progrès -2001 dévoilait au monde la carte du génome humain et la recherche sur les cellules souches progressait à pas de géant, redonnant espoir à des millions d’incurables - vit son élan stoppé net et s’installa dans une ère de régression et de barbarie si brutale que l’Humanité n’en avait jamais connu de telle. Et Mary-Anne, qui aurait dû avoir une enfance heureuse et choyée, vécut les huit premières années de sa vie dans un climat général de douleur et d’affliction, gavée malgré elle d’images de maladie, de misère et de mort que la télévision et les journaux vomissaient chaque jour. C’est en effet entre 2027 et 2035 que la Grande Crise connut son paroxysme.
C’est donc ce spectacle cruel et quotidien durant son enfance qui la poussa à entreprendre sa médecine. Elle voulait rejoindre les rangs de Médecins sans frontières. Très précoce et enfin définitivement reconnue comme telle, elle obtint une dispense spéciale, pour ne pas dire exceptionnelle, qui lui permit d’entreprendre ses études à 14 ans à peine. Ce qui pouvait faire d’elle, à la fin de son cursus de huit années et à condition qu’elle n’en redouble aucune, l’un des plus jeunes médecins du Monde !
À 16 ans son rêve mourait en même temps que son père, qui succombait à un cancer foudroyant. L’affreuse maladie ne fut vaincue que deux ans plus tard. Trop tard ! Un an après le décès de son mari, Ophélia vendait leur appartement Lillois pour émigrer en Provence, dans le vieux mas qu’ils avaient acheté et retapé ensemble. « Pour nos vieux jours ! » Disaient-ils. Mary ne voulut pas la suivre. Elle loua un petit studio. La mort dans l’âme, elle avait dû renoncer à ses ambitions et accepter le diplôme d’État d’infirmière auquel ses deux années de médecine lui donnaient droit. Elle avait aussitôt commencé à travailler. C’était pour elle une nécessité vitale et de plus, elle avait une promesse à respecter.
Si le HCHU de Lille, mondialement réputé pour ses techniques de pointe et pour les pontes issus des quatre coins du globe qui y exerçaient, avait regretté le futur médecin de talent que les professeurs avaient pressenti en cette très jeune et très sérieuse élève, c’est à bras ouvert que son directeur général l’avait accueillie en tant qu’infirmière, trop heureux de garder en ses mûrs une telle recrue ! Elle y était entrée en 2043, à tout juste 16 ans et ne l’avait plus quitté depuis. Cinq ans après, avec l’aide de sa mère, elle achetait un coquet petit appartement non loin de l’hôpital. Tout comme Surprise avec laquelle, le plus souvent, elle formait un imparable binôme dont elle était l’élément clé, elle se dévouait corps et âme à son service. Le travail lui permettait d’oublier un passé qui lui faisait encore trop mal. Elle allait avoir trente ans et Patrick ne serait pas là pour l’embrasser ni pour la rassurer.
Son père…À quelques années près, il aurait bénéficié des fulgurants progrès de la médecine et profité avec sa femme d’une vie heureuse, définitivement guéri de ce mal hideux dans la paix et la sécurité retrouvées. Car le Monde pourtant exsangue referma ses blessures. Il se releva.
Tags : septième, rassemblement, Mary-Anne, infirmière, hôpital, genèse, grande crise
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Commentaires
Si, ils finissent par trouver un consensus, tout n'est pas perdu.
C'est trop tard pour nous, mais ça permet de rêver.
Pauvre monde des années 2000, il est dans un triste état.
Bises
Avec ce monde il y a de quoi écrire des romans tant il n'est pas rose bonbon... un jour, peut-être, amitiés, JB
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Tout ce que nous ne verrons pas, hélas !!!
Bisous ♥