• Atelier 152 et Récapitulatif du 151

    Atelier N°152 chez Ghislaine

    Les 8 mots : 

    Connaître, savoir, tenir, participer, complice, flacon, carton, partie

    thème "" blanc et ou noir""

    ***

    « Qui vit de certitudes, vit dans la servitude… »

     

    Est- il heureux celui qui ne connait jamais la moindre hésitation ?

    Celui  qui tient la route, sûr de son pas et de ses choix…

     Celui qui croit savoir d’avance, l’issue de la partie,

    Celui qui du flacon boit tout le contenu, jusqu’à la lie

    Sans même avoir vérifié ce qu’il y a dedans.

    Celui qui jamais ne demande pardon,

    tant il est convaincu d’avoir toujours raison

    Celui qui ne sait pas, qu’entre  le noir et le  blanc, il y a le gris…

    Et tant d’autres couleurs

    Celui dont le complice n'est autre que  l’orgueil ! 

    Celui-là participe à son propre malheur

    Et pour lui bien souvent, un jour, c’est carton rouge.

     

    ©A-M Lejeune

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    Les 8 mots : Besoin, brouillard, délicatesse, sauvage, transport, sembler, tromper, maison

    ***

    Nouvelle vie

     

     

    Hélène, sa femme, l’amour de sa vie l’avait quitté du jour au lendemain, après lui avoir annoncé sans ménagement, qu’elle ne l’aimait plus, qu’elle avait rencontré quelqu’un d’autre, qu’elle ne regrettait rien de ce qu’ils avaient vécu ensemble pendant ces 10 années à ses côtés, mais que c’était fini !

    Là-dessus, elle avait fait ses valises et elle était sortie de sa vie.

    Lui n’avait retenu que deux choses de cette salve d’aveux débitée  à toute vitesse : Elle l’avait trompé et elle ne l’aimait plus. Point final.

    La porte à peine refermée sur cet amour défunt, il s’était effondré, le cœur brisé. Puis il s’était enfermé dans le silence de son appartement parisien devenu trop grand sans elle.    

    Leur divorce s’était déroulé sans heurt. Elle reconnaissait ses torts. Abandon du domicile conjugal, pas d’enfant, pas de pension alimentaire. Elle gagnait bien sa vie, son nouveau mec aussi. Elle n’avait pas besoin de lui.

    Elle l’avait quitté et lui, inconsolable,  avait décidé de quitter Paris où tout lui rappelait Hélène.

    Désormais, Mattéo avait besoin de partir ! Un besoin sauvage, urgent !

    Fuir la capitale où trop de gens les connaissaient tous les deux. Fuir le bruit, la foule, les transports en commun bondés… Fuir !

    Chaque regard, même  lancé par un inconnu, lui semblait lourd de pitié. Comme si tout le monde avait été au courant de ses déboires conjugaux.

     Il avait dégoté une jolie  maison de plain-pied dans un trou perdu qui recherchait un médecin.

    Ces paysans mal dégrossis, comme il  avait coutume de qualifier les gens de la campagne, l’avaient accueilli comme un sauveur et  traité avec une délicatesse et un savoir-vivre bien supérieurs  à ce que lui montrait sa riche et snob patientèle parisienne, si prompte à se plaindre de tout.

    Il se sentait tellement heureux à présent. Le brouillard gris qui avait assombri son existence après le départ d’Hélène, avait fini par se dissiper au soleil d’un regard  vert posé sur lui.

    Charlotte, sa femme bien aimée était ronde de leur enfant.

    Une nouvelle vie l’attendait…

    ©A-M Lejeune

    L'atelier N°151 de GhislaineL'atelier N°151 de Ghislaine

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    les 8 mots : Long, larmes, règles, lettre , avouer, parler, défiler, ronger

    thème "" La vie et ses aléas""

    ou un texte avec 5 mots finissants par " eur "

    ***

    Aléas

     

    J’ai cherché le bonheur mais je dois avouer

    Qu’il fut long le chemin, avant de le trouver

    Il fut bordé de ronces, pavé de souffrance

    Tant de larmes versées ont noyé mon enfance.

     

    De la vie j’ai connu trop tôt les aléas

    Le chagrin, le malheur,  attachés à mes pas

    La famille brisée à la mort de mon père

    Et puis cette douleur de voir sombrer ma mère.

     

    Un jour ils sont venus et nous ont emmenés

    Entre deux hommes d’armes tels des condamnés

    Les gens avaient parlé. Lettres   et commérages

    Montrant de cette mère l’indigne visage.

     

    Alors fut appliqué ce que la règle dit :

    Les enfants en danger seront mis à l’abri.

    Et qu’importe  la peur pour la Loi souveraine !

    Après les pleurs, pour moi vint l’heure de la haine.

     

    Mais du mal qui nous ronge l’amour vient à bout !

    Le bonheur  m’a guérie   et je me tiens debout.

    Près de lui je regarde le temps qui défile,

    Eloignant de mon cœur les années difficiles.

     

    22/04/2021

     ***

    CICATRICES

    (Acrostiche)

     

    Coups bas au cœur, cris sourds de l’âme

    Invisibles blessures aux regards cachées…

    Combien de maux, combien de drames

    Avons-nous tus, sombres douleurs inavouées ?

    Tombent les croûtes de nos plaies

    Raccommodées tant bien que mal au fil des jours

    Il reste en nous à tout jamais

    Ces longues marques boursouflées des secrets lourds

    Et noirs, qu’aux autres nous cachons

    Sous le masque d’oubli, qui voit nos cicatrices ?

     2009

     ©A-M Lejeune

    L'atelier N° 150 de Ghislaine

     

     

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    Les 8 mots : Dernier, page, silence, honteux, honorer, recevoir, atmosphère, toucher

    ou thème " Rumeur "

    ou Ressenti sur cette photo :

    L'atelier N° 149 de Ghislaine

    ***

    La rumeur

     

    Blanche encore est la page qu’aucun mot ne touche

    Et pur encore l’air que rien n’a pollué…

    C’est le dernier instant avant que d’une bouche

    Ne tombe la rumeur. Et tout est saccagé… 

     

    La page se noircit de mots honteux et sales

    Celui qu’on honorait devient un paria.

    Et sous les coups reçus de l’infâme cabale

    Celle qu’on admirait, ne se relève pas !

     

    Brisés par ces « On dit », succombent en silence

    Tant de pauvres victimes d’acharnés corbeaux

    Qui souillent l’atmosphère de leur médisance

    Anonymes bien sûr, sous leurs noirs oripeaux.

     

    Ils crachent leur venin tout en jouant les anges

    Allant  jusqu’à verser des pleurs de  compassion

    Pour ceux que sans pudeur  ils roulent dans la fange.

    Leurs fausses larmes sont le pire des poisons.

     

    Laissons la page blanche et l’atmosphère pure

    Gardons-nous des rumeurs  et de tous les « On dit» 

    Chassons ces noirs oiseaux de si mauvais augure

    Qui trop souvent chez nous, viennent faire leur nid.

     

    ©A-M Lejeune

     ***

    J'ajoute ce poème qui va dans le même sens, écrit en 2001 

    Les commères  

     

    Bla bla bla ! Bla bla bla…

    Les voici, les voilà !

    Sur le pas de leur porte

    Elles lancent des mots

    Et le vent les emporte

    Comme des feuilles mortes.

    Que de gentils ragots,

    Que de mielleux poisons

    Distillent les commères !

    Que de soupes amères

    Cuisent en leurs maisons !

    Qu’elles touillent en chœur,

    Qu’elles mangent en sœurs

    Bavassant, l’air gourmand !

    Quand grondent les orages

    Chargés de commérages,

    N’écoute pas le vent

    Qui enfle la rumeur !

    Barricade ton cœur

    Puis ferme tes volets

    Et d’un coup de balai,

    Chasse donc les sorcières,

    Les commères !

    ©A-M Lejeune

     

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    Les 8 mots : Bougie, fondre, lumière, vitre, flou, sombre, chercher, dire.

    Ou un texte avec au moins 5 mots commençants  par "" F "

    Ou un texte sur le thème

    "" Ressenti sur cette photo ""

    L'atelier N°148 de Ghislaine

     

    ***

    ENVOL

     

    Dans la petite maison, toute la famille est rassemblée autour de  la grande table en bois de chêne fabriquée par  Le Père.

    En vérité, il s’appelle Antoine mais chacun  parle de lui en disant « Le Père », comme on dit « La Mère » en parlant de Caroline.

    Il y a donc là Le père, La Mère et les 5 enfants.  Trois garçons et deux filles. Arthur, 12 ans, l’aîné, suivi de Blandine 11 ans, Charles 9 ans, Déborah 8 ans et enfin Édouard, le benjamin de la couvée tout juste âgé de 6 ans. Ils attendent religieusement, que Le  Père prenne la parole. Ils savent bien que s’ils ont le droit d’être encore debout à cette heure tardive, c’est parce qu’il a des choses importantes à leur dire, forcément !

    Tandis que les deux parents trônent sur une chaise paillée à haut dossier, chacun à un bout de la table, les enfants eux, sont  répartis sur les deux bancs de chaque côté.

    Au milieu de la table,  la grosse bougie qui diffuse une falote lumière, fond doucement. Dans la cheminée La Mère a rajouté une bûche.

    « Le feu réchauffe, mais il éclaire aussi ! » Pense l’aîné en se frottant les mains « Et  c’est bien parce que lorsque le soir tombe, il fait vite froid et sombre chez nous ! »

    « Oui, ça doit être vraiment important ce qu’il a à nous annoncer papa ! » Se demande intrigué le garçon déjà très grand pour son âge.  

    Il ne se permet que dans sa tête  d’appeler  ainsi l’homme bourru et habituellement peu disert, qui pour l’heure, caresse pensivement sa courte barbe, comme s’il cherchait ses mots.

    «  Oui, vraiment important et même grave peut-être pour que maman n’ait pas pensé à fermer les volets ! »

    Par la vitre on peut voir les ombres floues que la nuit étire. Il n’y a pas de lune ce soir et on ne doit pas apercevoir les étoiles avec tous les nuages qui cachent le ciel depuis trois jours !

    La Mère vient de se lever. Elle se dirige d’un pas lourd vers la chambre des garçons. Elle est enceinte du sixième rejeton de leur déjà grande famille. Garçon ou fille qu’importe ! Il faudra bien lui faire une place ! Il y en a si peu. !  Mais la réunion de ce soir, ce n’est sûrement pas pour ça !  Ils ont toujours fait face et accueilli chaque nouvel arrivant dans la joie et la bonne humeur. « Un enfant, c’est un cadeau du ciel ! » Ne cessent de répéter maman et papa.

    « Alors c’est quoi le problème ? » Se répète Arthur.

    La Mère revient. Sur la table, près de la bougie, elle pose la cage recouverte d’un drap blanc où dorment les deux merles qu’ils ont recueillis un mois plus tôt. Deux petits qui n’avaient pu s’envoler du nid, parce que trop faibles.

    C’est Arthur qui les a ramenés. Il a supplié ses parents de lui permettre de les soigner.

    -Ça ne sert à rien a dit Le Père. C’est la Loi de la Nature ! La sélection naturelle ! S’ils ne peuvent s’envoler, ils sont condamnés à mourir. On n’a pas à se mêler de ça !

    -On peut essayer ! Leur donner une chance a insisté le gamin au bord des larmes

    La Mère a regardé  Le Père. Un regard plein de sous-entendus. Mais Arthur  en a bien compris le sens. Il sait ! Parce qu’il les a entendus en discuter un soir,  il sait qu’Édouard, le fragile petit dernier, n’aurait pas dû vivre. Qu’il est né avant terme, tout petiot, tout faible et que seule l’inflexible volonté de maman, son inconditionnel amour pour chacun de ses enfants,  ont permis l’impossible. Édouard a survécu.

    Le père aussi a compris alors, et il a cédé.

    -D’accord Arthur ! Mais si tu réussis à les sauver, tu devras les laisser s’envoler, tu le sais ! Encore une chose : je n’accepte qu’à la condition que ton frère et tes sœurs, t’aident. Il faudra leur donner la becquée, nettoyer leur cage… et les laisser mourir si la nature en décide ainsi !

    Habile de ses mains, l’homme au grand cœur a fabriqué une cage.

    Les enfants ont déployé des trésors de patience et d’amour pour sauver les deux pauvres oiseaux chétifs. Tant et si bien qu’ils s’y sont tous attachés et qu’ils ont oublié la fin prévue de l’histoire.

    Leur patience et leurs efforts réunis  ont fini par porter leurs fruits. Les merles ont grandi et repris des forces. Ils sont prêts pour l’envol !

    -Demain, nous leur rendrons leur liberté ! Comme nous vous donnerons la vôtre quand vous serez capables de voler de vos propres ailes ! Laisse enfin tomber  Le Père.

     

    Ainsi fut fait

    ***

    Prière (2002)

     

    Laisse-moi vivre pleinement

    Laisse-moi planer sous le vent

    Laisse-moi déployer mes ailes

    Que je m’envole vers le ciel !

    Laisse-moi rêver à ma guise

    Laisse-moi faire des bêtises !

    Laisse-moi vivre mes envies

    Laisse-moi libre de ma vie !

    Je veux monter vers les nuages,

    Ouvre ma cage !


    ©A-M Lejeune

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