-
Dernièrement pour mon propre atelier d'écriture sur mon blog "Défis et moi", j'ai écrit un texte concernant le rêve et son influence sur mon processus d'écriture romanesque.
Je rêve chaque nuit. Si quelques uns de mes songes s'évaporent dès le réveil, dans la majorité des cas, ils restent étonnamment clairs et vivants. De vrais petits films bien rangés dans ma cinémathèque mémorielle. Certains m'ont même si fortement marquée que je m'en souviens encore après de nombreuses années.
Deux d'entre eux, très particuliers ont tant et si bien nourri mon imagination qu'ils ont été les prémices de deux de mes romans :"Le Septième Rassemblement" et ","Les rêves d’Élisa"
Pour le premier, dans ce rêve j'étais en train d'écrire une histoire se déroulant dans les années 2050. j'en étais au prologue dans lequel je décrivais l'état du Monde après bien des catastrophes qui avaient amené les dirigeants de toute la planète à inverser les dangereuses actions des peuples qui menaient l'Humanité à sa fin. J'en étais à la France et au désarmement. Je cherchais en vain le nom d'un lieu que j'avais traversé durant les vacances. Il s'agissait en l'occurrence du plateau du Canjuers et de ses installations militaires mais je ne m'en souvenais pas. Là dessus, ma fille est venue me réveiller pour le repas de midi. Je travaillais de nuit alors ma petite famille me laissait dormir. Frustrée, j'ai dit à ma fille qu'elle avait interrompu mon rêve. Elle m'a demandé de lui raconter. "Ben, écris-le !" M'a-t-elle lancé comme un défi. Le soir même j'écrivais les 50 premières pages de ce qui allait devenir un gros roman en deux tomes. Après avoir demandé à mon mari de me rappeler ce lieu dont j'avais oublié le nom.
Pour le deuxième je me rappelle très clairement ce réveil troublant, encore perdue dans mon rêve, je me demandais terrifiée où j'étais. Dans mes narines subsistaient les miasmes puants de la caverne où je m'étais endormie, petite fille de 8 ans, sous des peaux de bête entre ma grand-mère et ma mère. J'en sentais toujours dans mes os le froid et l'humidité. Je gardais en moi la peur ressentie par cette fillette de la préhistoire.
C'était exactement comme je le décris dans le prologue des rêves d'Élisa :
Recroquevillée sur la couche d’herbe sèche, la fillette grelotte en dépit de l’épaisse fourrure d’auroch qui la recouvre mais c’est de peur plus que de froid. Quoique la caverne reste fraîche même en cette saison douce.
Elle tremble parce qu’elle a peur de la nuit. Une peur terrible, irraisonnée comme celle que devaient ressentir les anciens au temps où la glace régnait sur le monde…
J'ai commencé il y a bien longtemps déjà, un autre roman né d'un rêve très étrange où j'étais un petit garçon assis sur un tronc d'arbre au milieu d'une clairière. Je discutais avec ma grand-mère, lui demandant pourquoi notre communauté était si différente et pourquoi nous, les Duals nous étions obligés de vivre dans cette forêt, isolés du reste du monde. Je me suis un peu perdue dans les détours inattendus de cette histoire mais je compte bien retrouver un jour la trace de ce petit garçon que j'avais fait grandir au fil des pages.
En attendant, j'espère le prochain rêve qui me conduira sur les chemins tortueux de l'écriture.
3 commentaires -
Les deux coqs
Deux coqs se chamaillaient pour une jolie poule
Sous les yeux amusés de tout le poulailler.
Il luttaient pied à pied à en perdre la boule.
La coquette ravie semblait s'en amuser.
- Je l'ai eue avant toi, petit, ne t'en déplaise
Se vantait le plus vieux, dressé sur ses ergots.
- Tu l'as eue, en effet ! Eh bien j'en suis fort aise,
Vu qu'aujourd'hui c'est moi qui détient le gros lot !
Répondait le plus jeune le torse bombé.
Dans cette basse-cour vivent d'autres poulettes
Il me semble qu'aucune ne t'a regardé !
Mais tu n'as plus la cote, où avais-je la tête ?
Tu te crois coq hardi, or tu n'es qu'un vieux beau !
- Holà ! Ferme ton bec prétentieuse volaille
Sinon je t'écrabouille et je te fais la peau !
-Contre moi vieille barbe tu n'es pas de taille !
-Approche ! Tu vas voir de quel bois je suis fait
Je m'en vais de ce pas te voler, dans les plumes !
- Tu ferais mieux je crois de déclarer forfait
C'est toi qui va finir le bec dans le bitume !
Tandis que nos deux coqs, la crête émoustillée
Se livraient énervés à leur joute verbale
L'objet de leur querelle, pour finir lassée
Avec un autre coq est partie en cavale !
22/02/2024
©A-M Lejeune
5 commentaires -
La grogne des agriculteurs, je la comprends et je la soutiens.
Qu'ils soient en colère et fatigués de travailler si dur pour des clopinettes, normal !
Qu'ils aient peur pour l'avenir de leur profession dans le contexte actuel qu'il soit climatique ou géo politique avec L'Europe qui pèse lourd dans la balance en imposant des normes qui ne sont pas les mêmes pour tous au final, normal !
Qu'ils en aient ras le bol de la lourdeur de leurs charges et de celle des tracasseries administratives , normal !
Qu'ils se plaignent de leur faible rémunération par rapport au prix que nous, nous payons chez les distributeurs , normal !
Qu'ils attendent des consommateurs plus de soutien en leur demandant de privilégier les produits français, Normal !
Mais qui soutient les petits salaires et les petites retraites qui contraignent les gens à sacrifier le bon au profit du moins cher ?
Quand je fais mes courses, comme beaucoup, j'écoute la grogne de mon porte-monnaie qui me dit qu'il se vide bien trop vite tant le coût de la vie augmente en permanence ! Je vais donc au moins cher, question de survie et d'équilibre de mon tout petit budget de petite retraitée.
Pour autant et chaque fois que c'est possible, j'achète local et en vente directe mais seulement si ce qui m'est proposé est moins cher que les produits français vendus dans la grande distribution ou si le prix est équivalent au moins cher importé de ma grande surface. Je ne vais plus sur le marché, hélas et je n'achète pas non plus dans les petits commerces qui ne vendent pas forcément que du français et qui sont bien plus chers, ce qui est compréhensible puisqu'ils ont un moins gros volume de produits. Mais ça, mon porte-monnaie s'en moque !
Ainsi cela fait des années que j'achète mes pommes de terre chez un vieux couple d'agriculteurs du coin qui sert d'intermédiaire à d'autres producteurs locaux : pommes, endives, miel que j'achète donc également chez eux quand il y en a.
Ils vendaient aussi les légumes de leur potager mais depuis que son mari est mort, la vieille dame, plus de 85 ans, qui trie encore et met en sac les pommes de terre que son fils cultive et récolte, ne fait plus de jardinage.
Pour les légumes, je me sers comme beaucoup le font désormais, dans les casiers attenants aux exploitations locales. C'est généralement moins cher que dans ma grande surface. Et bien meilleur, j'en conviens !
Voilà, je fais comme je peux avec mes moyens très moyens. Sûr que je mangerais mieux si je le pouvais mais...
Donc, j'écoute et je soutiens la grogne de mon porte-monnaie ! Qui le ferait si moi je ne le faisais pas ?
4 commentaires -
Il était une fois, il y a un peu plus d'un demi siècle, deux amoureux qui préparait leurs épousailles. Comme il était de tradition en ces temps lointains il fallait organiser le cortège puis les agapes, de manière à ce que nul célibataire ne se retrouve esseulé. A chaque cavalier sa cavalière. Ce qui n'est point chose aisée. Qu'un couple- fût il éphémère- soit mal assorti, et c'est toute l'harmonie de la fête qui risquait d'en pâtir ! Entre familles et amis des deux côtés , après quelques tractations, la tâche fut assez aisément accomplie. Or un problème restait à résoudre :Quel cavalier acceptable pouvait on attribuer à la soeur aînée du futur époux ? La trentaine, divorcée, quatre enfants ! Impossible de lui servir un godelureau. Il n'y en avait d'ailleurs plus aucun de disponible. Le seul sur la liste des invités qui ne soit pas encore casé, était le frère aîné de la future épousée. Plus jeune de cinq ans mais que sa barbe et sa force tranquille faisaient paraître plus âgé. Le sort en était jeté ! Le dernier couple était enfin formé. Appelons les J et J-C. Donc, le beau jour des noces, J et J-C marchèrent ensemble au sein du joyeux cortège, furent ensemble assis à la mairie et à l'église, puis dans la tablée du repas qui suivit. Ensemble ils dansèrent et ne se quittèrent pas d'une semelle...
Le lendemain, les mariés reconduisaient le frère aîné et la maman de la mariée à la gare, laquelle glissait dans l'oreille de sa fille, que J-C, taciturne pour le coup, laissait un peu de son coeur dans cette ville où, étrange hasard de la vie, elle l'avait conçu 25 ans plus tôt. De retour chez les parents du marié, ils retrouvaient J, assise à la table de la cuisine qui leur avouait, de l'émotion dans la voix, que J-C la réconcilierait volontiers avec le mariage.
Quelques temps plus tard, la mariée recevait de son frère une lettre explicite quant à ses sentiments pour J qui de son côté, apparemment éprise elle aussi et en visite chez les jeunes mariés, demandait s'il était possible qu'elle rencontre J-C chez eux, hors de la présence des enfants.
La rencontre eut lieu. L'accord fut scellé. J-C vint s'installer chez J. Il fallait apprivoiser les enfants dont l'aîné avait demandé à la mariée si son grand frère était sérieux. Pas question pour eux qu'un autre homme fasse souffrir leur maman !
Un an plus tard, en décembre, J et J-C se mariaient à leur tour avec pour seuls témoins ceux qui avaient présidé à leur rencontre. Leur noce fut officialisée lors d'un mémorable repas de Noël chez eux.
La belle histoire dure depuis tout ce temps et elle durera encore longtemps, espérons-le, pour ces deux couples très spéciaux. Les aînés de chaque famille mariés avec les troisièmes.
Pour J-C, à part le fait d'avoir rencontré la femme de sa vie lors du mariage de sa soeur, le plus beau cadeau fut sans nul doute le diplôme de "meilleur papa du monde" qu'il reçut des mains des quatre enfants de J.
Pour les mariés d'il y a un peu plus d'un demi siècle, le plus beau des cadeaux, ce fut la réussite dans la durée de ce couple qu'ils avaient tant craint de former pour que chaque cavalière ait son cavalier d'un jour.
3 commentaires -
Je sais que beaucoup d'entre vous ont traversé et traversent encore de durs moments. A vous en particulier, je souhaite une année meilleure que celle qui vient de se terminer.
Que l'année 2024 soit clémente et vous apporte ce que vous désirez le plus au fond de votre coeur : la santé, la paix, l'amour, l'amitié, la sérénité, tout ce qui vous rend heureux en somme !.Et pourquoi pas, un peu plus de sous à celles et ceux qui en manquent, parce que comme on dit, si l'argent ne fait pas le bonheur, il y contribue !
Je reviens sur la santé, parce que malheureusement, trop d'entre nous souffrent qu'elle soit défaillante ! Et certains plus que d'autres, hélas !
Personnellement, après un joyeux Noël en famille, j'ai eu une grosse frayeur le 28 décembre. Epuisé et pris de fortes douleurs de la poitrine au dos côté coeur après une balade en solitaire, mon mari a été hospitalisé d'urgence. On craignait un malaise cardiaque. Arrivé à l'hôpital vers 17 h 30, il y est resté jusqu'aux alentours d'une heure du matin. Après de longues heures sur un brancard inconfortable dans les couloirs bondés des urgences, il n'a vu un médecin que vers 23 h et pendant ce temps là, nous sommes restés sans nouvelles de son état. J'avais appelé mes enfants après son départ, morte d'inquiétude et nous nous étions rendus à Amiens où on nous avait dit qu'il était sur liste d'attente en 15 ème position et que nous en avions pour 3 à 5 heures avant qu'il ne soit vu par le médecin ! C'est donc de retour à la maison que nous avons attendu qu'on nous appelle. Sans nouvelles, nous l'avons fait à 22h 30. il devait passer une radio et subir des examens complémentaires. Nous avons donc rappelé une heure plus retard comme il nous avait été conseillé de la faire. Toujours rien. On nous a juste rassurés en nous disant qu'il n'était pas en urgence vitale. Finalement, vers minuit, ils nous ont annoncé qu'il n'y avait rien côté coeur et qu'on pouvait venir le chercher. Ce qu'on a fait. Après 3 quarts d'heures de route nous l'avons récupéré, soulagés !
Mais quelle peur ! Et nous étions tous épuisés et tendus après ces heures interminables à attendre !
Tout va bien, même si on ne s'explique pas l'origine de ses douleurs ! Il voit notre médecin ce vendredi et son cardiologue le 14 février pour un test d'effort, par mesure de précaution !
Du coup je l'accompagne vendredi pour un contrôle de ma hernie ombilicale qui a récidivé. Je ne veux pas risquer un nouvel étranglement !
Tout ça pour vous dire que nous n'avons qu'une vie et qu'elle est précieuse ! Alors prenez soin de vous les amies et les amis.
Je vous réitère mes voeux de bonne année et surtout de bonne (ou de meilleure) santé pour 2024 et au-delà. Je vous embrasse très fort toutes et tous
Anne-Marie
8 commentaires